Résumé

Ce petit roman, commencé le premier janvier 1900, est terminé le 16 avril. Pour l'ampleur, ce récit occupe la troisième place, après Der Weg ins Freie (Vienne au crépuscule) et Thérèse. C’est l'histoire d'une veuve, âgée de trente-deux ans, appartenant à la bourgeoisie moyenne, et vivant en province. Le récit se termine par une méditation de l'héroïne devant le cadavre de son amie : deux femmes, l'une veillant l'autre -puis avec le mari infirme de celle qui vient de s'éteindre. C'est toujours l'amour, la mort et l'adultère. Mais cette fois-ci, la scène est renouvelée : face à la société injuste, mais face aussi aux iniquités naturelles, surgit un trio solidaire. Hugo von Hofmannsthal "trouve cela magnifique, léger, plein de sérénité, si accompli, avec des couleurs si délicates, très aéré, très beau". Lors d’une relecture, il dira encore que "dans Bertha Garlan se trouvent réunis la force et la chaleur, la perspicacité, la sensibilité, le sentiment de l'universel et la connaissance du coeur humain, et tout cela avec tellement de bonté et d'intelligence". Avec ce petit roman, Schnitzler étend son champ de compréhension et de sympathie : à côté des aristocrates, des blasés mélancoliques, des gentilles filles (les süsse Mädel) apparaissent les médiocres, les timides -les anonymes de la bourgeoisie très moyenne. L'écrivain se découvre de l'intérêt pour des individus dont la situation sociale entraîne toutes sortes de conduites d'évitement, de lâchetés. Traduction révisée par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent.