Qu'est-ce qu'une plante ? : Essai sur la vie végétale Florence Burgat
Résumé
La révision bienvenue et nécessaire de l'anthropocentrisme se paye aujourd'hui d'une tendance à la confusion et à l'indistinction. Ce règne de l'indistinction franchit avec les plantes aimantes et souffrantes une limite que rien n'autorise à franchir. Les plantes ne souffrent pas ; la souffrance est une expérience vécue par un corps propre. Et elles ne meurent qu'en un sens très relatif. Théophraste, déjà, remarque qu'un "olivier qui avait été un jour complétement brûlé reprit vie tout entier, corps d'arbre et frondaison". Or, mourir en un sens relatif n'est pas mourir, car la mort est la fin absolue et irréversible de tous les possibles. Un animal, ou un humain, est soit vivant soit mort. L'inépuisable variété des plantes, la beauté de la moindre fleur sauvage au bord des routes, la magie de ce qui sourd d'une graine sèche, offrent l'image d'une vie tranquille, une vie qui ne meurt pas. Cette vie qui ne meurt que pour renaître est le contraire d'une tragédie. Eblouis par les découvertes sur la communication chez les végétaux, nous avons tendance à tout penser sur le même plan. Florence Burgat propose une phénoménologie de la vie végétale qui met au jour la différence radicale entre ce mode d'être et le vivre animal et humain.
- Auteur :
- Burgat, Florence
- Éditeur :
- Paris, Le Seuil, 2020
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (200 p.)
- ISBN :
- 9782021414615.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Introduction
- Épistémologie
- Décrire, nommer, classer. Le portrait de la vie
- La physiologie végétale. L’architecture de la vie
- La bipolarité du monde organique. La grammaire de la vie
- L’homologie entre le végétal et l’animal. Le cas de la sensibilité
- L’apparence, la réalité et le « comme si ». Le problème de la signification
- L’anthropomorphisation des plantes. Regard sur un symptôme
- L’altérité radicale des plantes. Le phytocentrisme est-il possible ?
- Ontologie
- L’essence de la vie végétale. La vie n’est pas le vivre
- Les plantes ont-elles un monde vécu environnant ?
- Les plantes sont-elles des individus ? Individualité et ipséité
- Le mouvement spatialisant. Centralité et liberté
- Temps vécu et vie psychique. La question de la conscience
- La beauté des plantes. Une apparence inadressée
- Morale et droit
- La leçon de la répugnance
- Les éthiques environnementales et leur traduction juridique
- L’aveugle et coupable générosité du biocentrisme
- L’appel au « verdissement de la conscience »
- La souffrance des plantes, nouveau contre-feu à la cause des animaux
- Conclusion
- Ouvrages cités
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