Fusillés : enquête sur les crimes de la justice militaire Jean-Yves Le Naour
Résumé
Là-bas, aux abords de Souain, en mars par un froid matin, ils ont assassiné mon papa... écrit la petite Jeannette, dont le père, le caporal Maupas, est fusillé le 17 mars 1915. Fusillé aussi, François-Marie Laurent, pour ne connaître que le breton et n'avoir pas compris les ordres qu'on lui donnait en français. Fusillé, Jean Jaeglé, pour avoir porté presque le même nom qu'un espion allemand. Fusillés, les soldats de Verdun accusés par un médecin trop zélé de mutilations volontaires... De 1914 à 1918, plus de 2 300 soldats français ont été condamnés à mort, et 600 environ effectivement exécutés. Le plus souvent, dans un seul but : galvaniser l'énergie des troupes. Dans la plupart des cas, l'effet produit fut exactement inverse, l'écoeurement et l'indignation de leurs camarades éclatant au grand jour devant des condamnations aussi arbitraires. Alertées, informées et encouragées par les récits de ces compagnons d'infortune, parfois bien postérieurs aux faits, les familles ont cherché, dans l'entre-deux-guerres, malgré la honte qu'elles ressentaient et les pesanteurs administratives, à réhabiliter ces hommes morts pour rien. A travers archives et témoignages, cet ouvrage poignant de Jean-Yves Le Naour, historien reconnu de la Première Guerre mondiale, est un monument à la mémoire de cinquante victimes d'une machine militaire devenue inhumaine.
- Auteur :
- Le Naour, Jean-Yves (1972-....)
- Éditeur :
- Larousse, DL 2010
- Genre :
- Documentaire
- Langue :
- français.
- Mots-clés :
- Description du livre original :
- 1 vol. (332 p.) : couv. ill. ; 22 cm
- ISBN :
- 9782035850485.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- INTRODUCTION La réhabilitation des fusillés pour l'exemple (1914-1918)
- Première partie Vingt ans de combats pour la réhabilitation
- 1 « C'était l'époque où la vie d'un homme comptait pour bien peu9 »
- « Demain on rasera la justice militaire »
- La campagne pour l'abolition des conseils de guerre
- Salus patriae, suprema lex
- La justice militaire, une loterie ?
- « Il ne peut pas y avoir de contrôle parlementaire sur les actes du commandement »
- « Il faut en finir, messieurs, avec les crimes des conseils de guerre »
- Le rétablissement de la révision pour les condamnés à mort
- « On n'en est plus à un crime près ! »
- 2 « Nous en aurions tant à dire »
- « On ne pacifie pas les âmes à moitié »
- « Nous demandons qu'on leur fasse grâce »
- « C'est une lourde responsabilité que vous attribuez au garde des Sceaux »
- « N'agitez pas cette question ! »
- « L'esprit de parti est une chose terrible »
- Juger les criminels de guerre ?
- 3 La vérité est en marche
- « Que de pareils faits ne se renouvellent plus »
- « S'il faut une loi pour faire justice, nous l'aurons »
- « Se laver de la guerre »
- Un tribunal des anciens combattants ?
- La cour spéciale voit enfin le jour
- 1 « C'était l'époque où la vie d'un homme comptait pour bien peu9 »
- Seconde partie : Cinquante cas de fusillés réhabilités
- 1 refus d'obéissance
- Pour un pantalon sale : Lucien Bersot
- L'amitié de ses compagnons d'armes perd Bersot
- « En tuer un ou deux »...
- Promptement condamné à la peine capitale
- Sa veuve ignore tout du drame
- L'opinion découvre cette stupéfiante histoire
- « Vengez mon frère, monsieur. »
- Le ministre interpellé
- « Ce n'était pas notre tour » : La « mutinerie » de Flirey
- « Ce n'était pas leur tour d'attaquer »
- La colère du général
- Désigner des responsables au hasard
- « C'est pour ce matin... »
- « Il est inadmissible qu'on assassine ainsi les soldats »
- Le double rejet de la cour de cassation
- « Les ordres n'étaient pas exécutables » : Les quatre caporaux de Souain
- « Je n'en puis plus »
- Théo a été fusillé !
- La lente usure des offensives inutiles...
- « Si les hommes ne partent pas à l'assaut, je fais tirer le 75 sur les tranchées »
- « Le seul châtiment digne de la faute, c'est la peine de mort ! »
- « Attendez la fin de la guerre »
- L'intervention du député Jean Jadé
- « Un crime ne répare pas un autre crime »
- L'arrêt du 3 mars 1934
- Pour un pantalon sale : Lucien Bersot
- 2 Abandon de poste
- « Un incident insignifiant dramatisé par un imbécile, doublé d'un lâche » : Les « martyrs de Vingré »
- L'occasion de faire un exemple
- « Il nous avait certifié que l'affaire n'aurait pas de suite »
- Une nuit affreuse dans la cave qui leur sert de prison
- Les camarades des fusillés n'acceptent pas le verdict
- La réhabilitation freinée
- La responsabilité du général de Villaret
- Victime de l’obusite : Eugène Bouret
- Une lettre d'excuses du ministère de la Guerre
- Sa tombe est creusée avant qu'il soit jugé : Fernand Inclair
- « Les mines sautaient et les boches étaient sur nous » : Marius Marcel, rescapé de « l'ouvrage pruneau »
- Pour avoir exécuté la consigne à la lettre : Camille Chemin et Édouard Pillet
- « Mes amis, je suis un père de famille »
- « Il fallait faire des exemples »
- « Un incident insignifiant dramatisé par un imbécile, doublé d'un lâche » : Les « martyrs de Vingré »
- 3 les fous et les simples d'esprit
- Quand un courrier s’égare : Alfred Loche
- Un pauvre d'esprit « venu pour défendre la France » : Joseph Gabrielli
- "Maman, maman, je ne veux pas mourir..."
- Victime d'une hallucination : Jean-Baptiste Bourcier
- « Je ne suis jamais été un lâche »
- La défense est assurée par l'aumônier
- Pour avoir perdu son sang froid : Hildevert Marcadet
- 4 Des civils en conseil de guerre
- Une ubuesque et dramatique affaire d'espionnage : Les époux Moreau
- Le patriote achevé à coups de bêche : Louis Sandt
- Pour quelques bouteilles de vin et deux pigeons : Jules Strimelle
- De soi-disant pigeons voyageurs...
- ... et trois faux témoins
- Le témoignage des habitants du village
- « Les instituteurs sont des sans-patrie » : Jules Copie
- « Si tu ne marches pas, je t’exécute sur-le-champ » : Nicolas Mertz
- Une tragique affaire d'homonymie : Jean Jaeglé
- 5 Mutilations volontaires
- « Un examen hâtif, en pleine nuit, dans une grange » : Les mutilés de Verdun
- Des réhabilitations progressives
- « Je suis blessé, je vais me faire panser » : Alexandre Crémilleux
- Le breton qui se voyait déjà mort : Élie Lescop
- Examiné par un médecin sévère et suspicieux
- Le certificat médical invalidé
- Vive la France quand même ! : La mort héroïque des zouaves Garçault et Chochoi
- « Fusillé parce qu'il faut des exemples ! » : Auguste Gonsard
- Une cérémonie censée retremper les courages
- Y a-t-il un juge parlant breton ? : François-Marie Laurent
- « Pourquoi a-t-il été condamné ? »
- « Vous avez de la chance si vous dormez toutes vos nuits tranquille »
- « Je voudrais dire deux mots au commandant » : Marcel Loiseau
- « Un examen hâtif, en pleine nuit, dans une grange » : Les mutilés de Verdun
- 6 Exécutions sommaires
- « Crie après ma mort contre la justice militaire » : Gustave Henri Herduin et Pierre Millant
- Accueillis en lâches...
- Herduin demande à ordonner lui-même le feu
- La ténacité du député Berthon
- De nouveaux éléments erronés...
- Le journaliste de la Presse condamné
- Enfin la réhabilitation
- Le soldat qui avait froid aux pieds : Augustin Santerre
- « Ne me faites pas tomber sous les balles françaises »
- Le fusillé se relève d'entre les morts...
- Il avait choisi la France : Victor Marchand
- « Crie après ma mort contre la justice militaire » : Gustave Henri Herduin et Pierre Millant
- 7 Par contumace
- 250 000 disparus dont on n'a jamais retrouvé le corps
- Des captifs déclarés déserteurs.
- 8 Les recalés
- « Je ne suis pas un lâche, on le saura plus tard » : Jean Julien Chapelant, fusillé sur son brancard
- « On recevait des balles presque de tous les côtés »
- Blessé, fait prisonnier, il réussit à s'enfuir
- « Ce jugement est un insolent défi à la justice »
- Le parisien qui voulait voir la mort en face : Aristide Gauthier
- Pas même le secours d'un avocat
- Pour une bonne fortune amoureuse
- La révision repoussée
- « Y aurait-il une fête demain, que vous voulez que je me confesse ? » : Léonard Leymarie
- « Mort pour la France »...
- Le commandant s'est-il rendu ? : Frédéric Wolff
- « Je ne suis pas un lâche, on le saura plus tard » : Jean Julien Chapelant, fusillé sur son brancard
- 1 refus d'obéissance
- Conclusion Comment enterrer les cadavres ?
- Notes
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