Histoire de l'abolition de la peine de mort : 200 ans de combats Jean-Yves Le Naour préface de Robert Badinter
Résumé
" Si je prouve que la société en faisant mourir un de ses membres ne fait rien qui soit nécessaire ou utile à ses intérêts, j'aurai gagné la cause de l'humanité ". Par ces mots, Cesare Beccaria invente en 1764 l'abolitionnisme qui ouvre le débat sur la peine de mort au siècle des Lumières. De Voltaire à Camus, en passant par Lamartine, Victor Hugo ou Jean Jaurès, la peine capitale est denoncée comme l'expression d'une justice aussi sommaire que cruelle et contraire à la simple humanité. De fait, ce pouvoir - laisser vivre ou " donner la mort " - suscite un malaise grandissant dans la France catholique. Fonctionnant à l'aube depuis 1832, à même le sol et non plus sur une estrade depuis 1870, la guillotine finit par être reléguée en prison en 1939, tandis que les circonstances atténuantes et la grâce présidentielle réduisent sans cesse le nombre de têtes abandonnées au bourreau. Cependant, de 1959 à 1981, dix-sept personnes sont encore décapitées. En racontant plus de deux siècles de débats politiques et philosophiques, appuyés sur une riche et rigoureuse documentation, l'historien Jean-Yves Le Naour éclaire cette part d'ombre au pays des droits de l'homme. De la Terreur des révolutionnaires à la guerre d'Algérie, la guillotine fut, on ne le sait pas assez, trop souvent élevée au rang d'instrument de gouvernement. II faudra attendre 1981 et Robert Badinter, ministre de la Justice, pour clore le débat : " Le temps est venu d'assumer nos angoisses et de nous appliquer à en réduire les causes. Le temps est venu de se comporter en adultes, même devant le crime ". Grâce à lui, la peine de mort fut officiellement abolie le 9 octobre 1981.
- Auteur :
- Le Naour, Jean-Yves (1972-....)
- Éditeur :
- [Paris], Perrin, impr. 2011
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Notes bibliogr. Index
- Mots-clés :
- Description du livre original :
- 1 vol. (V-404 p.) : couv. ill. ; 24 cm
- ISBN :
- 9782262036287.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Préface
-
INTRODUCTION
Le glaive et la croix -
L'invention de l'abolitionnisme
- « Il ne faut point mener les hommes par les voies extrêmes »
- « Quel peut être ce droit que se donnent les hommes
d'égorger leurs semblables ? » - « Les peines doivent être rarement capitales »
-
La Révolution paradoxale (1789-1815)
- « Ecoutez la voix de la justice et de la raison »
- La fille dégénérée des Lumières
- « Le temps n'est pas encore venu »
- « Ne laissons pas à nos successeurs la gloire d'abolir
la peine de mort »
-
Vers l'abolition progressive ? (1815-1848)
- « Malheur à la nation qui abolirait tous les supplices »
- « En temps de révolution,
prenez garde à la première tête qui tombe.
Elle met le peuple en appétit » - « Votre vœu est le mien et je ferai tous mes efforts
pour qu'il puisse s'accomplir »
-
Vive la République, à bas la guillotine ! (1848-1871)
- « Je vote l'abolition pure, simple et définitive
de la peine de mort » - « Ne précipitons rien »
- « Que peut-on faire de plus ? »
- La guillotine brûle
- « Je vote l'abolition pure, simple et définitive
-
Le médecin, le criminel et la guillotine
- Le criminel est-il responsable ?
- Du « crétin moral » au « criminel-né »
- De la philanthropie à la barbarie
ou la triste destinée de la guillotine
-
Abolir l'exécution publique ? (1871-1898)
- « Il est grand temps de porter de nouveau cette question
devant le Parlement » - « Un objet de scandale et de honte »
- Regarder la mort en face
- « Il est grand temps de porter de nouveau cette question
-
L'abolition n'aura pas lieu (1899-1914)
- « L'heure est enfin venue »
-
« Contre le misérable tueur d'enfants,
c'est un cri unanime de colère » - « Si Fallières protège les bandits, qu'il prenne garde »
- 330 contre 201
- « N'y a-t-il pas d'adversaires de la peine de mort ? »
-
Se laver de la guerre (1914-1962)
- D'une guerre à l'autre
- « Nous sommes tous des assassins »
- Réflexions sur la guillotine
- « Fusillez Salan ! »
-
« Encore un instant, monsieur le bourreau » (1962-1977)
- « Cela ne me regarde pas »
- « La France a peur »
-
« Je ne suis pas favorable à la peine de mort » (1977-1981)
- « Un pas en avant, deux pas en arrière »
- « J'ai l'honneur, au nom du Gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort »
-
CONCLUSION
« Les Français arrivent tard à tout, mais enfin ils arrivent » -
Notes
- Introduction. Le glaive et la croix
- L'invention de l'abolitionnisme
- La Révolution paradoxale (1789-1815)
- Vers l'abolition progressive ? (1815-1848)
- Vive la République, à bas la guillotine ! (1848-1871)
- Le médecin, le criminel et la guillotine
- Abolir l'exécution publique ? (1871-1898)
- L'abolition n'aura pas lieu (1899-1914)
- Se laver de la guerre (1914-1962)
- « Encore un instant, monsieur le bourreau » (1962-1977)
- « Je ne suis pas favorable à la peine de mort » (1977-1981)
- Conclusion. « Les Français arrivent tard à tout, mais enfin ils arrivent »
- Index
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