Cinq mémoires sur l'instruction publique Jean-Antoine-Nicolas de Caritat [Marquis de] Condorcet
Résumé
"Quand la loi a rendu tous les hommes égaux, la seule distinction qui les partage en plusieurs classes est celle qui naît de leur éducation. [...] Le fils du riche ne sera point de la même classe que le fils du pauvre, si aucune institution publique ne les rapproche par l'instruction." (Condorcet). "La révolution, et l'abolition des inégalités, se révèlerait bien vite insuffisante si elle ne se prolongeait pas par une lutte contre l'ignorance, première condition pour jouir de la liberté. Soucieux des limites de la Constitution de 1791, Condorcet (1743-1794) publie cinq mémoires sur l'instruction publique dans un périodique créé avec quelques amis, La Bibliothèque de l'homme public. Son Premier Mémoire, qui établit les principes de gratuité, de laïcité et d'égalité devant l'accès au savoir, fait de Condorcet le père de l'école républicaine. Instruction universelle pour les enfants, égale pour les femmes et les hommes, les pauvres et les riches, permanente pour les adultes : telle doit être l'éducation qu'une Nation libre proposera à ses citoyens selon Condorcet. Partisan de l'égalité des sexes, des droits de l'homme, de la liberté économique, de la tolérance religieuse, Condorcet s'engage en 1791-1792 pour la mise en place de l'Instruction publique, où se joue selon lui l'avenir de la Révolution. C'est bien à ce philosophe des Lumières que l'on doit la théorie la plus complète et la plus moderne de l'école républicaine." (l'éditeur)
- Auteur :
- Condorcet, Jean-Antoine-Nicolas de Caritat [Marquis de]
- Éditeur :
- Garnier-Flammarion, 1994
- Collection :
- Texte intégral
- Langue :
- français.
- Domaine public :
- Oui
Table des matières
- Présentation de l'OEuvre et de l'auteur (texte au verso du livre)
- [chronologie]
- Note sur la présente édition
- Premier mémoire Nature et objet de l'instruction publique
- I. La société doit au peuple une instruction publique
- Comme moyen de rendre réelle l'égalité des droits.
- Pour diminuer l'inégalité qui naît de la différence des sentiments moraux.
- Pour augmenter dans la société la masse des lumières utiles.
- II. La société doit également une instruction publique relative aux diverses professions.
- Pour maintenir plus d'égalité entre ceux qui s'y livrent.
- Pour les rendre plus également utiles.
- Pour diminuer le danger où quelques-unes exposent.
- Pour accélérer leurs progrès.
- III. La société doit encore l'instruction publique comme moyen de perfectionner l'espèce humaine
- En mettant tous les hommes nés avec du génie à portée de le développer.
- En préparant les générations nouvelles par la culture de celles qui les précèdent.
- Division de l'instruction publique en trois parties.
- Nécessité de distinguer, dans chacune, l'instruction des enfants et celle des hommes.
- Nécessité de diviser l'instruction en plusieurs degrés, d'après celui de la capacité naturelle et le temps qu'on peut employer à s'instruire.
- IV. Motifs d'établir plus de degrés dans l'instruction commune.
- Pour rendre les citoyens capables de remplir les fonctions publiques, afin qu'elles ne deviennent pas une profession.
- Pour que la division des métiers et des professions ne conduise pas le peuple à la stupidité.
- Pour diminuer, par une instruction générale, la vanité et l'ambition.
- Nécessité d'examiner à part chaque division et chaque degré de l'instruction.
- V. L'éducation publique doit se borner à l'instruction
- Parce que la différence nécessaire des travaux et des fortunes empêche de lui donner plus d'étendue.
- Parce qu'alors elle porterait atteinte aux droits des parents.
- Parce qu'une éducation publique deviendrait contraire à l'indépendance des opinions.
- La puissance publique n'a pas droit de lier l'enseignement de la morale à celui de la religion.
- Elle n'a pas droit de faire enseigner des opinions comme des vérités.
- La puissance publique ne peut pas établir un corps de doctrine qui doive être enseigné exclusivement.
- La puissance publique doit d'autant moins donner ses opinions pour base de l'instruction, qu'on ne peut la regarder comme au niveau des lumières du siècle où elle s'exerce.
- Ces réflexions doivent s'étendre à l'instruction destinée aux hommes.
- L'instruction doit être la même pour les femmes et pour les hommes.
- VI. Il est nécessaire que les femmes partagent l'instruction donnée aux hommes.
- Pour qu'elles puissent surveiller celle de leurs enfants.
- Parce que le défaut d'instruction des femmes introduirait dans les familles une inégalité contraire à leur bonheur.
- Parce que c'est un moyen de faire conserver aux hommes les connaissances qu'ils ont acquises dans leur jeunesse.
- Parce que les femmes ont le même droit que les hommes à l'instruction publique.
- Conclusion.
- I. La société doit au peuple une instruction publique
- Second mémoire : De l'instruction commune pour les enfants
- I. Premier degré d'instruction commune
- Distribution des écoles.
- Durée du cours d'instruction.
- Distribution des élèves.
- II. Études de la première année
- Lecture et écriture.
- Connaissances élémentaires contenues dans le livre de lecture. Explication des mots donnée par le maître.
- Histoires destinées à réveiller les premiers sentiments moraux.
- Description d'objets physiques.
- Nécessité d'un livre pour les maîtres.
- Comment on doit entendre le précepte de n'employer avec les enfants que des mots qu'ils puissent comprendre
- Instruction de la seconde année.
- Réflexions sur la langue des sciences morales,
- Suite des objets qui doivent faire partie de l'instruction.
- Instruction de la troisième année.
- Instruction de la quatrième année.
- L'instruction doit avoir aussi pour objet de prémunir contre l'erreur.
- Réflexions sur la méthode d'enseigner.
- Division de l'enseignement en deux parties.
- Objets de l'instruction commune.
- Enseignement des diverses parties des sciences.
- Principes sur le choix des théories qui doivent être enseignées.
- Manière d'enseigner la géographie et l'histoire.
- Enseignement de l'art d'exprimer ses idées.
- Motifs de donner une liberté plus grande à l'enseignement des sciences particulières.
- Utilité de faire élever un certain nombre d'enfants aux dépens du public.
- Troisième degré d'instruction.
- Distribution des sciences entre les maîtres.
- De l'enseignement des langues anciennes.
- Nécessité d'insister sur l'étude de l'arithmétique politique.
- III. Des maîtres
- Leur état doit être permanent.
- Ils ne doivent pas former de corps.
- Leurs fonctions sont incompatibles avec toute autre fonction habituelle.
- Durée des fonctions des maîtres.
- Moyens de récompenser les maîtres.
- Nécessité d'un inspecteur d'étude. Ses fonctions.
- Nécessité d'établir des compagnies savantes.
- Nécessité de ne pas transformer les sociétés savantes en corps enseignants.
- Élection, confirmation et destitution des maîtres.
- Choix des enfants élevés aux dépens du trésor public.
- Motifs de préférer une élection simple à un concours entre les maîtres.
- Les maîtres doivent être payés sur le trésor public.
- I. Premier degré d'instruction commune
- Troisième mémoire : Sur l'instruction commune pour les hommes
- Objet de cette instruction.
- Utilité et difficulté de substituer dans l'économie rurale à une routine aveugle une pratique éclairée par l'observation.
- L'instruction commune doit comprendre les découvertes dans les sciences et les arts lorsqu'elles sont d'une utilité générale.
- Nécessité d'instruire les pères de famille sur l'éducation physique et morale.
- Enseignement pour les hommes.
- La connaissance des moyens de s'instruire par les livres doit faire partie de l'enseignement.
- Des livres nécessaires à cette instruction
- Facilité de composer les divers ouvrages nécessaires à l'instruction.
- De l'instruction que l'on peut trouver dans les cabinets de machines, d'histoire naturelle, etc.
- Les sociétés savantes servent à l'instruction en dirigeant les opinions.
- Les spectacles, les fêtes doivent être des moyens indirects d'instruction.
- Les effets d'un nouveau système d'instruction ne peuvent être que graduels.
- Progrès des avantages d'une nouvelle instruction.
- Objet de cette instruction.
- Quatrième mémoire : Sur l'instruction relative aux professions
- Division des professions en deux classes.
- L'instruction publique ne doit pas être la même pour ces deux classes de professions.
- Nature de l'instruction publique pour les professions mécaniques.
- Avantages de l'instruction destinée aux arts mécaniques.
- Moyens d'instruction pour les hommes.
- Des professions qu'on peut regarder comme publiques.
- Instruction militaire.
- Instruction pour la marine.
- De l'instruction dans l'art de guérir.
- Instruction pour l'art des constructions.
- Des arts du dessin.
- Musique.
- Avantages politiques de l'enseignement des arts libéraux.
- Sociétés destinées aux progrès des arts.
- Cinquième mémoire : Sur l'instruction relative aux sciences
- Objet de cette instruction.
- Méthode d'enseigner.
- Enseignement des sciences morales.
- Enseignement de l'histoire.
- Choix des maîtres.
- Instruction qui résulte pour les hommes de l'institution des sociétés savantes.
- Utilité d'un tableau général des sciences.
- Correspondance des sociétés savantes de la capitale avec les autres établissements relatifs aux sciences.
- Différence entre l'objet de cette instruction et celui de l'instruction générale.
- Objet de cette instruction.
- Conclusion.
- DOSSIER
- Dossier : 1 : Extrait de l'Essai sur les Assemblées provinciales, 1788
- Dossier : 2 : Post-scriptum à l'Essai sur les Assemblées provinciales, 1789
- Dossier : 3 : Discours à l'Assemblée nationale, 12 juin 1790
- Dossier : 4 : Présentation de la Bibliothèque de l'Homme public, 1790
- Dossier : 5 : Sur la nécessité de l'instruction publique, janvier 1793
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