Les avant-gardes artistiques : 1918-1945 : une histoire transnationale Béatrice Joyeux-Prunel

Résumé
Pour qui entreprend une histoire transnationale des avant-gardes picturales au XXe siècle, la période que couvre ce deuxième tome, de 1918 à 1945, est la plus périlleuse. Car l'auteur doit se colleter avec le grand récit dicté par les avant-gardes elles-mêmes. Tout commence-t-il avec Dada ? Dès 1910 s'observait la remise en cause symbolique de Paris par les nouvelles générations dans de nouveaux centres : Berlin, Munich, Londres, Bruxelles, Cologne, Moscou, New York. Dada, certes né dans les charniers de la guerre, fut plus encore issu de l'histoire de la modernité artistique et littéraire depuis les années 1850. Les avant-gardes furent-el les idéologiquement progressistes ? Les acteurs ne cessèrent de négocier entre les logiques révolutionnaires, leurs ambitions nationales et celle de continuer tant bien que mal à se faire connaître sur la scène internationale. Loin que Paris fût la capitale unique, d'une ville à l'autre, et en particulier à Berlin, Prague, Budapest, Vienne, Moscou, mais aussi à Amsterdam, Bucarest, Zagreb, Barcelone et jusqu'à São Paulo, Mexico et au Japon, apparurent régulièrement de nouveaux groupes décidés à se faire une place dans le courant du modernisme. En revanche, l'entre-deux-guerres fut une période de marchandisation aboutie de l'innovation artistique. Dans les pratiques et les débats des avant-gardes, une problématique était récurrente : quelle place faire au marché, surtout en cas de succès ?
- Auteur :
- Joyeux-Prunel, Béatrice (1977-....)
- Éditeur :
- [Paris], Gallimard, DL 2017
- Collection :
- Folio
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Bibliogr. p. 927-992. Index
- Mots-clés :
- Description du livre original :
- 1 vol. (1186 p.-[16] de pl.) : ill. en coul. ; 18 cm
- ISBN :
- 9782072722820.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Avant-propos
Pourquoi j’ai écrit ce livre - Introduction
Qu’est-ce que l’avant-garde ?- Une définition sociologique
- Un anachronisme ?
- Les avant-gardes : plus modernes que les Modernes ?
- Difficile autonomie
- Sur l’idéologie de l’avant-gardisme
- Et le modèle parisien ? Géopolitique des avant-gardes
- Première partie Modernes contre anciens ?
De l’opposition à la reconnaissance
1848-1889- Chapitre premier La crise du système artistique français
- Quelle date de naissance pour l’avant-garde ?
- Un système académique impopulaire
- L’Académie et l’École des Beaux-Arts, foyers de doctrines surannées
- La barrière du Salon et l’intrusion du réalisme
- 1863 : le système académique attaqué de toutes parts
- L’avant-garde réaliste à l’assaut du national
- Une mission nationale pour l’artiste : alternative à l’académisme ?
- Courbet contre « le gouvernement »
- Manet et ses disciples : une peinture puisée à l’étranger
- Le cosmopolitisme de la génération 1863
- Comment survivre et rester indépendants ?
Les solutions de la génération 1863- L’avant-garde entre misère et bohème
- Menus travaux, ventes poussées
- Gravure, association, marché étranger : de la « Société des Trois » (1858) à la Société des Aquafortistes (1862-1867)
- Vendre à l’étranger : une stratégie payante
- Chapitre II L’impressionnisme entre intransigeance et adaptation
- Un groupement mal soudé (1874-1879)
- La crise artistique de 1873-1874
- Les « impressionnistes » et la tentation du Salon
- Face à l’Ordre moral
- Y avait-il un « style » impressionniste ?
- Couleurs, touche, effets d’ombre et de lumière
- Une peinture sociale ?
- Des effets de composition inhabituels
- L’impressionnisme ? « Il met des gants… »
- La nationalisation de la nouvelle école
- La peinture impressionniste s’assagit
- L’art moderne du juste milieu
- Un tournant républicain
- Un groupement mal soudé (1874-1879)
- Chapitre III Vers un marché international (1885-1889)
- La prise en charge de l’impressionnisme
par les marchands- Durand-Ruel et la recherche de nouveaux marchés
- L’entrée de l’impressionnisme dans la prestigieuse galerie Petit
- L’art indépendant et sa nouvelle cote
- La montée de la cote de Monet
- Pissarro entre intransigeance et difficultés financières
- De nouveaux amateurs
pour la peinture impressionniste- Les premiers collectionneurs : un soutien financier, amical et symbolique
- Les Américains et l’impressionnisme après 1886
- Conclusion, aboutissement ou déception ?
Cézanne et les contradictions de l’impressionnisme
- La prise en charge de l’impressionnisme
- Chapitre premier La crise du système artistique français
- Deuxième partie Le temps des « sécessions »
- Chapitre IV Une Europe de l’art moderne ? L’élite artiste (1885-1905)
- L’avant-garde comme réussite :
Bruxelles-Paris-Londres- Bruxelles et le Salon des Vingt : « les selected des jeunes »
- Le modèle britannique et le cosmopolitisme artiste
- Des Vingt de Bruxelles aux « Trente-Trois » de Paris
- L’Europe des sécessions :
internationalisme et nationalisme- La Société nationale des Beaux-Arts (1890) : un Salon d’élite pour les Modernes
- Les Sécessions entre esthétique et géopolitique
- Cosmopolitisme ou nationalisme ?
- Le sécessionnisme, un système fermé
à l’innovation- Lieux et voies des meilleures carrières — Sécessions, galeries, revues
- Snobisme et carriérisme
- Un éclectisme de plus en plus fermé à l’innovation plastique
- L’avant-garde comme réussite :
- Chapitre V La surenchère (1885-1895)
- La difficile relève de l’impressionnisme parisien
- L’impressionnisme : approche incontournable ?
- Impossible autonomie plastique ? L’amertume néo-impressionniste
- Science, progrès, révolution : le divisionnisme
- De nouvelles alliances
- L’association des artistes novateurs avec les milieux littéraires
- Un espace de plus en plus polémique
- Le détour des néo-impressionnistes par l’étranger : l’internationalisation des logiques avant-gardistes parisiennes
- Le temps de la politique
- Vers de nouvelles propositions spirituelles :
art et prophétisme, ou l’invention de l’art « nabi »
- L’artiste en bouc émissaire
- Gauguin le Primitif ?
La recherche de nouveaux espaces - Odilon Redon, prince des poètes maudits
- L’immunité des morts :
Van Gogh et le jeu du marchand Vollard
- Gauguin le Primitif ?
- La difficile relève de l’impressionnisme parisien
- Chapitre VI La consolidation moderne de la fin de siècle
- Le symbolisme : remise en cause
ou renouvellement des avant-gardes ?- Le symbolisme : quelle place dans l’histoire des avant-gardes ?
- Au commencement, le Verbe — ou l’écrivain
- Les réseaux littéraires symbolistes et la nouvelle génération picturale
- Quelles structures pour exposer ?
- La consécration européenne du symbolisme et son effet sur les avant-gardes
- D’un pays à l’autre : le tremplin des réseaux symbolistes
et leur ouverture à toute la jeune génération - Quand le symbolisme devint une mode
- La consécration internationale du symbolisme
- Ce que le symbolisme laissa à l’avant-garde
- D’un pays à l’autre : le tremplin des réseaux symbolistes
- L’espoir des arts appliqués
- De l’art social à l’Art nouveau
- L’Art nouveau pour quels publics ? La conquête des élites européennes
- 1900 : le modernisme dans les rivalités nationales
- La Belgique et l’art moderne
- Quelle place pour quel art dans la modernisation britannique ?
- Les Modernes face à la politique culturelle de l’Empire allemand
- France : la querelle cosmopolite et la « réaction nationaliste » en art
- Le symbolisme : remise en cause
- Chapitre IV Une Europe de l’art moderne ? L’élite artiste (1885-1905)
- Troisième partie La crise du modernisme européen
1903-1909- Chapitre VII De l’embouteillage à l’explosion
- Malaise dans les jeunes générations
- Paris : une crise esthétique, sociale et morale
- Nouveaux horizons ?
- Aux marges : avant-gardisme social et internationalité
- Une crise internationale
- Formes de la crise à Paris : le fauvisme
- Un appel à la peinture pure
- Une génération en quête de nouveaux fondements pour les arts
- Un art populaire ?
- La crise des Sécessions en Allemagne et la naissance de l’expressionnisme
- L’attrait de Paris
- Difficile relève des générations : le cas Beckmann
- Die Brücke et la formation d’avant-gardes allemandes
- Vers une peinture germanique ?
- Malaise dans les jeunes générations
- Chapitre VIII Le renouvellement de la scène parisienne des avant-gardes
- Une nouvelle logique d’innovation
- La querelle du nu : Paris, 1906-1908
- La remise en cause d’un fauvisme absorbé par le marché
- L’innovation cubiste
- Une logique purement plastique ? La cordée Braque-Picasso
- L’avant-garde parisienne,
une microsociété bouillonnante- Petits marchands et dénicheurs
- La rencontre avec les avant-gardes littéraires
- De Montmartre à Montparnasse
- Communauté de culture, identités multiples
- Une nouvelle logique d’innovation
- Chapitre VII De l’embouteillage à l’explosion
- Quatrième partie La guerre artistique internationale
1905-1914- Chapitre IX Le péril nationaliste
- Une médiatisation à double tranchant
- Les revues, une chance pour l’avant-garde
- L’illusion médiatique
- Le cas du futurisme italien
- Le dérapage nationaliste
des avant-gardes parisiennes- La naissance d’un groupe cubiste parisien : une réponse au défi futuriste
- Un classicisme moderne ?
- La fermeture parisienne à l’innovation artistique
- La radicalisation nationale du cubisme français
- Une médiatisation à double tranchant
- Chapitre X Une nouvelle géopolitique des avant-gardes
- Avec ou sans Paris ? La remise en cause de l’internationalisme moderne en Europe
- Hollande et Belgique
- La réaction anglaise contre la modernité parisienne
- Une crise intensive en Allemagne
- Vu d’Europe centrale :
une périphérie déconnectée ?- Connexions roumaines, multicentralités
- « Printemps à Prague »
- L’effervescence des fauves hongrois
- L’Allemagne, nouveau pays pour les avant-gardes internationales ?
- L’abstraction pour réconcilier les peuples : le projet de Kandinsky
- Le Cavalier bleu et le rêve d’une avant-garde prophétique
- Berlin, Der Sturm et le rééquilibrage de la géographie avant-gardiste européenne
- L’émigration de l’innovation plastique parisienne vers l’Allemagne
- Avec ou sans Paris ? La remise en cause de l’internationalisme moderne en Europe
- Chapitre XI Une internationalisation à double tranchant
- Le choix international des marchands parisiens
- La stratégie exemplaire d’Ambroise Vollard
- Eugène Druet : la consolidation du marché de la peinture novatrice
- Félix Fénéon, la galerie Bernheim-Jeune, et la légitimation du fauvisme
- Daniel Henry Kahnweiler, artisan de l’expansion internationale du cubisme
- Les promoteurs de cette internationalisation
- Des collectionneurs français rarement très engagés
- Les médiateurs d’Allemagne et d’Europe centrale : la légitimation de la peinture avant-gardiste
- La peinture avant-gardiste, objet d’un nouveau connoisseurship. L’exemple de l’Angleterre
- La médiation avant-gardiste, stratégie médiatique et visuelle. Le cas de l’Armory Show
- La guerre des nouvelles
avant-gardes européennes- Les avant-gardes russes et leur malaise international
- « Conflagration » à Londres
- La balkanisation de la peinture avant-gardiste
- Conclusion : la peinture au bout d’elle-même ?
- Le grand ébranlement
- Le choix international des marchands parisiens
- Chapitre IX Le péril nationaliste
- Cinquième partie Entre le feu et l’ordre
L’épreuve de la grande guerre- Chapitre XII La guerre des avant-gardes parisiennes
- Contrition
- Vers une avant-garde constructive ?
- « Les chefs sont aux armées »
- Le temps des seconds couteaux
- L’union sacrée des Modernes
- Défendre l’avant-garde
- Réveil des avant-gardes ? L’année 1916
- Un nouveau programme moderniste : le classicisme
- Le cubisme « bleu horizon »
- Retour à l’ordre, seulement ?
- La reprise artistique et ses limites
- Le retour des expositions
- Les marchands et l’avenir de l’art moderne
- Vers la rive droite
- « La pagaille » dans l’avant-garde
- Contrition
- Chapitre XIII Les avant-gardes allemandes en révolution
- Au cœur de la guerre
- La modernité au service de la nation
- « Pour moi, la guerre est un miracle »
- Les faveurs d’une économie de guerre
- Vers la paix culturelle
- Crise dans la jeunesse
- Portrait de l’artiste en mutilé : Marc, Klee, Kirchner, Nolde… Un nouveau rôle pour l’avant-garde ?
- George Grosz et l’agonie de l’avant-garde
- Impérative rénovation : le temps des manifestes
- Dada Berlin : nouvel horizon ?
- L’art en révolution
- Les espérances de novembre 1918
- Entre art et propagande
- Les motivations politiques de l’antiexpressionnisme dadaïste
- Avant-gardisme plastique et politique enfin réconciliés ?
- Aux limites de l’art
- Le tournant naturaliste
- Au cœur de la guerre
- Chapitre XIV Diasporas du désespoir
- Acédie
- Paris, l’art et le « cimetière des uniformes »
- « Je ne vais pas à New York, je pars de Paris »
- Chercher Paris à Barcelone : « le petit groupe de nostalgiques »
- New York : grande récré ou refondations ?
- Dans la soif new-yorkaise de modernité
- Naissance d’une avant-garde américaine ?
- L’urinoir. De la blague de rapins à la légende fondatrice, et ses jalons géopolitiques
- Le grand décalage : Dada, Zurich, 1916-1918
- Le Cabaret Voltaire : dans une culture à la dérive
- Entrer dans l’avant-garde européenne
- De l’épigonisme à l’innovation
- Dada devient sérieux ?
- Le dégoût, encore…
- Acédie
- Chapitre XII La guerre des avant-gardes parisiennes
- Épilogue
Au seuil d’une nouvelle histoire ? - Appendices
- Bibliographie
- Notes
- Introduction
Qu’est-ce que l’avant-garde ? - Première partie
Modernes contre anciens ? De l’opposition à la reconnaissance 1848-1889- I
La crise du système artistique français - II
L’impressionnisme entre intransigeance et adaptation - III
Vers un marché international (1885-1889)
- I
- Deuxième partie
Le temps des « sécessions »- IV
Une Europe de l’art moderne ? L’élite artiste (1885-1905) - V
La surenchère (1885-1895) - VI
La consolidation moderne de la Fin de siècle
- IV
- Troisième partie
La crise du modernisme européen- VII
De l’embouteillage à l’explosion - VIII
Le renouvellement de la scène parisienne des avant-gardes
- VII
- Quatrième partie
La guerre artistique internationale- IX
Le péril nationaliste - X
Une nouvelle géopolitique des avant-gardes - XI
Une internationalisation à double tranchant
- IX
- Cinquième partie
Entre le feu et l’ordre, l’épreuve de la grande guerre- XII
La guerre des avant-gardes parisiennes - XIII
Les avant-gardes allemandes en révolution - XIV
Diasporas du désespoir - Épilogue
Au seuil d’une nouvelle histoire ?
- XII
- Introduction
- Index des noms et des principales galeries et académies
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