De la peine de mort en philosophie : quel fondement pour l'abolition ? Benoît Basse
Résumé
En examinant les discours les plus emblématiques produits par la philosophie moderne au sujet de la peine de mort, notre intention n'est nullement de « peser le pour et le contre » en vue de déterminer quelle position s'avère la plus raisonnable. Assumant d'emblée le point de vue abolitionniste, notre question est la suivante : dans quelle mesure est-il possible de fonder en raison le refus catégorique de la peine capitale ? À cet égard, le détour par l'histoire de la philosophie nous montre à quel point cette raison est avant tout divisée contre elle-même.
- Auteur :
- Basse, Benoît
- Éditeur :
- Paris, l'Harmattan, DL 2016
- Collection :
- Ouverture philosophique
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Bibliogr. p. 265-276. Index
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Peine de mort -- Philosophie
- Description du livre original :
- 1 vol. (283 p.) ; 24 cm
- ISBN :
- 9782343087108.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- REMERCIEMENTS
- INTRODUCTION GÉNÉRALE
- LIMINAIRE : LA PEINE DE MORT DANS LES DIALOGUES PLATONICIENS
- 1. Le contexte grec : la prééminence du talion.
- 2. Socrate et le refus du talion
- Commettre l'injustice est le pire des maux.
- L'intellectualisme moral
- 3. Le refus du talion implique-t-il celui de la peine de mort?
- 4. La fonction thérapeutique de la justice
- Les limites de l'éducation
- Les limites de la médecine pénale
- Conclusion
- CHAPITRE I. LIBÉRALISME ET PEINE DE MORT : ÉTUDE SUR JOHN LOCKE
- 1.1. Un «libéral» défenseur de la peine de mort?
- 1.2 La conception lockéenne du pouvoir politique
- 1.3. Les justifications lockéennes de la peine de mort
- 1.3.1 L'utilitarisme pénal dans le Second Traité
- 1.3.2 Le rétributivisme pénal
- 1.3.3 De l'humanité à l'animalité : la déchéance du criminel
- Conclusion
- CHAPITRE II. RETRIBUTIVISME ET PEINE DE MORT ETUDE SUR KANT
- 2.1 Introduction
- 2.2 Une théorie pénale rétributive
- 2.3 Le talion comme principe de justice
- 2.4 Kant et le talion
- 2.5 La notion de «fin en soi»
- 2.6 L’argumentaire de Beccaria et la critique kantienne
- 2.7 La peine de mort et la conception kantienne de l’Etat
- 2.8 La peine de mort : justice ou vengeance?
- CHAPITRE III. L’UTILITARISME ABOLITIONNISTE DE BENTHAM
- Introduction : utilitarisme et progressisme
- 3.1 Deux essais de Bentham sur la peine de mort.
- 3.2. La justification benthamienne du châtiment et les critères d’efficacité
- 3.3 L’argumentaire de 1775
- 3.3.1. Examen des quatre critères favorables à la peine de mort.
- L'analogie
- La popularité
- L'exemplarité
- L'efficacité
- 3.3.2. Examen des quatre critères défavorables à la peine de mort
- L'absence de profit (unprofitability)
- La frugalité
- L'adéquation (Equability)
- L'irrémissibilité
- 3.3.1. Examen des quatre critères favorables à la peine de mort.
- 3.4 L’abolitionnisme dans l’Appendice de 1831
- 3.4.1 L'inefficacité de la peine de mort
- 3.4.2 L'irrémissibilité
- 3.4.3 La tendance à produire de la criminalité
- 3.5. Bilan : la démonstration benthamienne est-elle probante?
- CHAPITRE IV - L’UTILITARISME NON ABOLITIONNISTE DE STUART MILL
- 4.1 John Stuart Mill, un progressiste modéré.
- 4.1.1. Limites de la philanthropie millienne
- 4.1.2. Au nom de la raison
- 4.2. La moins cruelle des peines efficaces
- 4.2.1. Mill avec et contre Beccaria
- 4.2.2. Mill avec et contre Bentham
- 4.2.3. Un minimum de cruauté pour un maximum d'efficacité
- 4.2.4. Une question de méthode
- 4.2.5. La pitié mal placée
- 4.3. Les deux critères d’applicabilité de la peine de mort
- 4.3.1. La preuve irréfutable
- 4.3.2. Le caractère de l'assassin
- 4.3.3. Examen critique de deux critères d'application
- 4.3.4. Penser la responsabilité sans le libre arbitre?
- 4.3.5. Le courage d'être rationnel
- 4.4. La dignité et le droit à la vie
- 4.4.1. Le droit de vivre
- 4.4.2. Une dignité conditionnelle
- 4.4.3. L'approche qualitative des plaisirs
- Epilogue : l’utilitarisme et la peine de mort
- 4.1 John Stuart Mill, un progressiste modéré.
- CHAPITRE V - LA PEINE DE MORT DANS LE CONTRAT SOCIAL, ROUSSEAU CONTRE JEAN-JACQUES?
- 5.1. Les mauvais procès
- 5.2. Une question mal posée
- 5.3. L’analogie organiciste
- 5.4. Quel champ d’application pour la peine de mort?
- 5.5 Le religieux dans le Contrat social
- 5.6. Le cœur et la raison
- 5.7. Rousseau et Beccaria
- 5.7.1. Beccaria, un abolitionniste inconditionnel?
- 5.7.2. L'argumentaire de Beccaria peut-il suffire à fonder l'abolition?
- 5.7.3. Le contractualisme implique-t-il, nécessairement l'abolition?
- 5.7.4. Le «cœur» de Beccaria
- 5.7.5. La postérité abolitionniste de Jean-Jacques Rousseau
- CHAPITRE VI - COMMENT FONDER L’ABOLITION UNIVERSELLE
- 6.1. La double impasse du relativisme et du dogmatisme en morale
- 6.2. Refuser l’animalisation du criminel
- 6.3. D’un prétendu droit d’exécuter par humanité
- 6.4. Faut-il faire fi des concepts de «dignité» et d’«humanité»?
- 6.5. Qu’est-ce qu’une justice humaine?
- 6.6. Conclusion
- BIBLIOGRAPHIE
- 1. Œuvres (xviie - xixe siècle)
- 2. Etudes et commentaires
- 2.1. Platon et la justice dans la Grèce antique :
- 2.2. John Locke:
- 2.3. Jean-Jacques Rousseau :
- 2.4. Cesare Beccaria :
- 2.5. Immanuel Kant :
- 2.6. Jeremy Bentham:
- 2.7. John Stuart Mill :
- 2.8. Commentaires sur d’autres philosophes classiques :
- 3. Réflexions contemporaines sur la justice pénale et la peine de mort
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