Capitalisme, désir et servitude : Marx et Spinoza Frédéric Lordon
Résumé
Comment un certain désir s'y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C'est le problème de ce qu'on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d'enrôlement. Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l'enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d'affects qui pouvaient s'y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c'est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s'en prend donc désormais aux désirs et aux affects. L'enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés. Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l'occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d'aliénation, d'exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux. Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.
- Auteur :
- Lordon, Frédéric (1962-....)
- Éditeur :
- Paris, la Fabrique éd., impr. 2010
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Bibliogr. p. 204-207
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Capitalisme -- Analyse marxiste | Salariat | Passions -- Anthropologie
- Description du livre original :
- 1 vol. (224 p.) ; 20 cm
- ISBN :
- 9782358720137.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Avant-propos
- I. Faire faire
- Le désir de faire quelque chose
- Le désir de faire faire : patronat et enrôlement
- Intérêt, désir, mise en mouvement
- La vie nue et l’argent
- La monnaie rapport, l’argent désir
- La servitude volontaire n’existe pas
- L’asymétrie de l’initiative monétaire
- Domination à tous les étages
- Pressions ambiantes et remontée de la violence (contrainte actionnariale et concurrence)
- Mobilisation joyeuse et aliénation marchande
- L’enrôlement comme alignement
- a = 0!
- Intensification de la crainte
- La liquidité, le fantasme du désir-maître capitaliste
- Tyrannie et terreur
- II. Joyeux automobiles (Salariés : les faire marcher)
- Des affects joyeux intrinsèques
- Les apories du consentement
- L’obéissance joyeuse
- Le ré-enchantement spontané
- L’amour du maître
- Les images vocationnelles
- Le totalitarisme de la possession des âmes
- Girl friend experience (après le don des larmes)
- L’insondable mystère du désir enrôlé
- Il n’y a pas d’intériorité (ni d’intériorisation)
- Les risques du constructivisme du désir
- Amor fati capitalistis
- Le voile des affects joyeux, le fond des affects tristes
- III. Domination, émancipation
- La domination repensée à l’usage du « consentement »
- Division du désir et imaginaire de l’impuissance
- L’exploitation passionnelle
- Communisme ou totalitarisme(le totalitarisme, stade ultime du capitalisme ?)
- Alors le (ré) communisme !
- Les passions séditieuses
- Devenir perpendiculaires
- La défixation (critique de la (dés-) aliénation)
- L’histoire comme mécontentement (brouillages et reconfigurations du paysage de classe)
- Communisme… désir et servitude !
- « Une vie humaine »
- Références bibliographiques
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