Coup de cœur

Grande fresque romanesque dans la Norvège du XIXe siècle. Quel destin tragique pour Dina marquée dès son enfance par le décès de sa mère et le rejet de son père. L’intérêt du roman réside essentiellement dans ce portrait de femme imprévisible, hantée par les fantômes de ses morts et en proie à des hallucinations qui confinent à la folie ! Dina est cruelle, instinctive, sensuelle et insatiable. Elle agit selon sa propre morale sans jamais éprouver une once de remords, elle effraie et tyrannise son entourage. Pourtant grâce à son intelligence, elle finira en véritable femme d’affaires et régnera en maître sur le domaine de feu son mari. En tout cas elle ne laisse pas indifférent, elle nous énerve ou nous nous captive mais finit par nous ensorceler, tout en gardant sa part de mystère et de charme surtout quand elle s’empare de son violoncelle ou quand elle se réfugie dans les nombres qui eux ne mentent pas ! On découvre la vie quotidienne de la bourgeoisie des armateurs mais aussi celle plus rude du peuple et des domestiques, une vie proche d’une nature grandiose mais souvent hostile et à laquelle les habitants doivent s’adapter pour survivre . Les personnages secondaires ne manquent pas d’intérêt non plus. L’écriture est belle et poétique, tour à tour simple ou avec de belles envolées lyriques. Une particularité, l’auteur a choisi de commencer chaque chapitre par une référence biblique, peut-être pour souligner le côté mystique de Dina. Un roman magnifique qui nous emporte malgré nous.