Marx, prénom Karl Pierre Dardot, Christian Laval

Résumé

Que faire de Marx ? Et pourquoi faudrait-il en faire quelque chose ? Après tout, on peut continuer à ne rien en faire, à l'ignorer, à l'éliminer de l'enseignement et de la recherche. Mais on peut aussi éprouver la nécessité d'apprendre quelque chose de lui - non point parce qu'il fournirait la doctrine et la croyance dont nous manquerions, mais parce que nous ne pouvons vraiment poser la question que soulève notre situation historique et sociale présente que dans la mise au clair de notre rapport à Marx, à ses questions comme à ses réponses. Tous les textes de Marx cherchent à articuler deux perspectives très différentes. La première est la logique du capital comme système achevé : il s'agit de dégager à la fois le mouvement inéluctable par lequel le capital se développe " en une totalité " qui " se subordonne tous les éléments de la société ", et le " jeu des lois immanentes de la production capitaliste " qui conduit le capitalisme à accoucher nécessairement d'un nouveau mode de production. La seconde est la logique stratégique de l'affrontement, c'est-à-dire celle de la guerre des classes, laquelle transforme les conditions de la lutte et les subjectivités des acteurs de la lutte. Le mode de penser de Marx met en évidence tantôt le jeu de l'action révolutionnaire dans l'histoire, tout en s'efforçant de le rattacher encore aux lois du mouvement de la société, tantôt le mouvement implacable d'un grand automate qui absorbe et se soumet toute la société en " brisant toute résistance ", tout en s'efforçant de présenter ce mouvement comme procédant encore de l'activité pratique des individus. Mais au lieu de garantir la cohérence et l'harmonie de la doctrine, ce même mode de penser a tendance à l'écarteler, selon que Marx s'attache à l'activité pratique des hommes ou le développement du capital. Comment ces deux perspectives trouvent-elles à se rejoindre ? Le " communisme ", sur lequel Marx a bien peu de choses originales à dire, et même peu de choses tout court, est la formule qui permet la résolution imaginaire de cette tension. Il est ce qui fait tenir ensemble le disparate des éléments de son œuvre.

Auteur  :
Dardot, Pierre (1952-....)
Co-auteur :
Laval, Christian (1953-....)
Éditeur :
Gallimard,
Collection :
NRF essais
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Index
Mots-clés :
Nom de personne :
Marx Karl 1818-1883 -- Critique et interprétation
Nom commun :
Marxisme
Description du livre original :
1 vol. (809 p.) ; 23 cm
ISBN :
9782070122646.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction
    Évidence de Marx
  • Partie I UN ETHOS INTELLECTUEL
    • Chapitre premier LA MACHINE MARX
      • Le schème de la « triarchie »
      • L’esprit de Saint-Simon
      • La société industrielle contre l’État
      • La radicalité des saint-simoniens
      • L’exploitation de l’homme par l’homme
      • La naissance de la « surplus value »
      • Le Lavoisier de l’économie politique
      • Le concept néoricardien de « surplus value »
      • La formation de l’ethos intellectuel par assimilation de Hegel
      • « Hegel est mon maître »
      • Le concept clé de « présupposition »
      • Avec Bauer contre les « Vieux hégéliens »
      • La conscience de soi comme « noyau du système »
    • Chapitre II L’ACTIVITÉ PRATIQUE DES INDIVIDUS
      • La contradiction de la « substance » et de la « conscience de soi »
      • La réflexion spéculative comme réflexion du contenu en lui-même
      • La réflexion de la lumière
      • Le rythme de la réflexion spéculative
      • La réflexion posante
      • La réflexion extérieure
      • La réflexion déterminante
      • Le sol des présuppositions effectives
      • Les présuppositions comme « dogmes » et le commencement sans présupposition
      • La critique de l’absence de présupposition chez Schelling et Feuerbach
      • Les présuppositions effectives comme « présuppositions matérielles »
      • Bauer, Stirner et la « conscience de soi »
      • Feuerbach et la « substance »
      • L’activité conditionnée comme production de nouvelles conditions
  • Partie II LES CLASSES ET LEUR GUERRE
    • Chapitre III L’HISTOIRE COMME LUTTE DES CLASSES
      • « Faire l’histoire »
      • Les deux logiques au travail
      • Stratégie et subjectivation
      • Histoire d’une conception de l’histoire
      • La revanche des vaincus
      • Le saint-simonisme et la lutte de classes
      • La fin de l’histoire
    • Chapitre IV LA LOGIQUE STRATÉGIQUE DE L’AFFRONTEMENT
      • Le modèle expressif et la dynamique de la lutte
      • Une lecture stratégique des événements
      • « La révolution est morte, Vive la révolution »
      • La faiblesse de la petite bourgeoisie et l’isolement de la paysannerie
      • L’État français et la vérification historique de la triarchie
    • Chapitre V L’ÉNIGME DE LA COMMUNE
      • Une lecture canonique de la Commune
      • Politique d’émancipation du prolétariat
      • La Commune et l’organisation du pouvoir prolétarien
      • La Commune comme modèle de la « dictature du prolétariat » ?
      • Les réminiscences des Communards
      • Reconnaissance et refoulement du communalisme républicain
  • Partie III LA CRITIQUE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE
    • Chapitre VI QUESTION DE MÉTHODE
      • La « présupposition effective » ou le « sujet réel »
      • Intuition, représentation, concepts
      • Abstraction de la représentation et abstraction catégoriale
      • Analyse et synthèse
      • Les catégories les plus simples, résultats de l’analyse
      • La conception « empiriste » de la connaissance comme « extraction » de l’essence
      • Une « totalité expressive » ?
      • Ordre historique et ordre du concept
    • Chapitre VII SCIENCE ET APPARENCE
      • Présuppositions du « devenir » et présuppositions de l’« être-là »
      • Une logique générale de l’évolution historique
      • « Connexion interne » et « connexion phénoménale »
      • La « présentation génétique »
      • « La science avant la science »
      • Autonomisation des formes et « rapport à soi-même »
      • Le modèle de la science newtonienne ?
      • Le « monde essentiel » et le « monde phénoménal »
      • Le « monde renversé » de la concurrence
      • Le « renversement effectif » et l’apparence de présuppositions « seulement données »
  • Partie IV L’AUTOMOUVEMENT DU CAPITAL
    • Chapitre VIII LA SPHÈRE BRUYANTE DU MARCHÉ
      • La difficulté du commencement de la science
      • La difficulté du commencement du « Capital »
      • La marchandise singulière et la « circulation marchande »
      • La place privilégiée de la « Doctrine de l’Essence » dans la relecture de Hegel
      • Une phénoménologie de la « circulation simple » ?
      • La nécessité immanente du « passage dans le capital » : un enjeu méthodologique et politique
    • Chapitre IX LE CERCLE DE LA MARCHANDISE ET DU CAPITAL
      • La marchandise singulière comme « présupposition élémentaire » du capital
      • La marchandise singulière comme « chose double » : valeur d’usage et valeur
      • De la « diversité » à la « contradiction » par l’« opposition »
      • La forme valeur simple : de la « diversité » à l’« opposition »
      • La transformation de l’argent en capital : de l’« opposition » à la « contradiction »
      • Les « conditions » de la transformation de l’argent en capital
      • La marchandise comme résultat du capital
      • La méthode du « Capital »
  • Partie V L’IMPOSSIBLE DÉNOUEMENT
    • Chapitre X LA LUTTE DES CLASSES ET LA « BORNE » DU CAPITAL
      • Une ou des luttes de classes ?
      • La lutte des classes comme moment de l’autodéveloppement du capital
      • La violence « extra-économique » comme « condition historique » du capitalisme
      • La violence du système comme « contrainte muette » des rapports économiques
      • Le travailleur comme ingrédient du capital
      • Naissance du travailleur global
      • Quelle lutte de classes mènent les ouvriers anglais ?
      • Le marxisme et l’unité problématique du concept de lutte des classes
      • Les « bornes immanentes » et la « véritable borne » du capital
    • Chapitre XI LE COMMUNISME COMME PROJECTION IDÉALISTE
      • La dualité du communisme et du socialisme
      • Le poids du communisme religieux
      • La rupture avec le communisme religieux et sentimental
      • L’association et la grande industrie
      • L’association et l’« individu total »
      • Un raccourci vers le communisme ?
  • Envoi
    La question de l’émancipation
  • APPENDICES
    • Remerciements
  • Notes
    • INTRODUCTION
    • I. LA MACHINE MARX
    • II. L’ACTIVITÉ PRATIQUE DES INDIVIDUS
    • III. L’HISTOIRE COMME LUTTE DES CLASSES
    • IV. LA LOGIQUE STRATÉGIQUE DE L’AFFRONTEMENT
    • V. L’ÉNIGME DE LA COMMUNE
    • VI. QUESTION DE MÉTHODE
    • VII. SCIENCE ET APPARENCE
    • VIII. LA SPHÈRE BRUYANTE DU MARCHÉ
    • IX. LE CERCLE DE LA MARCHANDISE ET DU CAPITAL
    • X. LA LUTTE DES CLASSES ET LA « BORNE » DU CAPITAL
    • XI. LE COMMUNISME COMME PROJECTION IDÉALISTE
    • ENVOI
  • Index des noms
  • Index des notions

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