Penser la longue durée : contribution à une histoire de la mondialisationsuivi de Le rapport international est toujours dominant François Fourquet préface de Christian Chavagneux postface de Robert Boyer
Résumé
En suivant l'idée que le monde est autre chose qu'un simple agglomérat de nations, l'histoire de la mondialisation prend une autre tournure. Empruntant aussi bien à Braudel qu'à Mauss, François Fourquet livre ici un essai original qui invite à penser cet instant de la mondialisation dans la longue durée. Depuis les années 1980, le phénomène de la mondialisation a été tellement commenté qu'il semble impossible qu'une vision nouvelle puisse se faire jour. C'est pourtant ce défi que François Fourquet a brillamment relevé dans cet ouvrage posthume, présentant les outils d'analyse des étapes de l'unification du monde. Empruntant aussi bien aux économistes et aux philosophes qu'aux historiens ou aux psychanalystes, il y révèle une pensée originale permettant de remettre en perspective le moment actuel de la mondialisation par rapport à l'évolution du monde sur la longue durée. À la suite des thèses de Fernand Braudel sur l'économie monde, François Fourquet analyse l'évolution de l'" écomonde ". Il se démarque ainsi radicalement des économistes qui voient le monde comme une agrégation de nations : s'inspirant de Marcel Mauss, il le considère comme un phénomène social total, dont les nations ne sont que des parties, échouant souvent à maîtriser des flux qui les traversent. Fourquet montre enfin que si les hommes " accumulent la richesse et la puissance pour eux-mêmes ou pour leur nation, c'est le monde qui s'enrichit et devient puissant, dense, unifié et mondialisé. L'humanité semble poursuivre un but commun à travers ses divisions et ses guerres : son unification, la mondialisation du monde ". D'où sa conclusion optimiste sur l'unification du monde, avec le triomphe possible de la " religion de la démocratie et des droits de l'homme ". Outre la préface de Christian Chavagneux, qui montre l'importance de la " méthode Fourquet ", cet essai est utilement complété par un article de l'auteur, " Le rapport international est toujours dominant ", adressé à l'économiste Robert...
- Auteur :
- Fourquet, François (1940-....)
- Préfacier :
- Chavagneux, Christian ; Boyer, Robert (1943-....)
- Éditeur :
- Paris, la Découverte, DL 2018
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Comprend en postface : "Vertus et limites d'une histoire globale de la mondialisation : un dialogue entre François Fourquet et la théorie de la régulation" / par Robert BoyerBibliogr. p. 307-317
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Mondialisation -- Histoire
- Description du livre original :
- 1 vol. (322 p.) : ill. ; 22 cm
- ISBN :
- 9782707199669.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Avertissement
- Préface
La méthode Fourquet- Les trois socles
- Le mondial plutôt que le national
- L’État et le marché
- L’analyse du pouvoir
- Une question de méthode
- Les trois socles
- Remerciements
- Introduction
La mondialisation,
un mouvement propre du monde- Qu’est-ce que la mondialisation ?
Le monde, un tout vivant - Un monde intelligent : l’intention de l’humanité
est inconsciente - Le monde est à la fois subjectif et objectif,
fluide et « intelligent » - Le récit des grands moments de l’histoire du monde
- Qu’est-ce que la mondialisation ?
- 1 Éléments et structures du monde
- Le monde paraît composé de structures autonomes :
des sociétés nationales à l’économie-monde- Les éléments du monde communiquent
et circulent en permanence - Sociétés nationales
- Société mondiale
- Civilisation, une entité récente
- Économie-monde, une entité plus récente encore
- Les éléments du monde communiquent
- L’émergence du concept d’« économie-monde »
- La formation précoce d’une économie-monde eurasienne
- L’économie-monde européenne, prolongement occidental
de l’écomonde eurasienne - L’économie-monde avant le mot : Petty, Lombard, Curtin
- La notion d’économie-monde met en valeur
la circulation, le commerce, les villes- « Écomondialisation » et « impérialisation » :
deux concepts importants - L’expression « infrastructure circulative »
est un piège intellectuel
- « Écomondialisation » et « impérialisation » :
- Le dualisme homme/monde et le quasi-sujet
- Les structures du monde sont à la fois fictives et réelles
- Nominalisme et réalisme en science sociale.
Un théâtre d’ombres de l’être - Une antinomie de la raison : l’homme et le monde
- Le quasi-sujet, une personne collective fictive
- L’identification et les émotions donnent existence
à un quasi-sujet - Quasi-sujet et aliénation
- Le monde paraît composé de structures autonomes :
- 2 Une théorie de la richesse mondiale
- La richesse est un produit mondial « nationalisé »
par la répartition- La richesse mondiale est le produit « indivis »
d’une « intelligence collective » - La « vraie richesse » inclut les valeurs externes
monétarisées par la finance mondiale - Une découverte de Marx : la « plus-value de coopération »
- L’intelligence collective mondiale,
source unique de la richesse mondiale
- La richesse mondiale est le produit « indivis »
- De la théorie de la richesse mondiale
à la théorie de la valeur mondiale- Le « besoin social » de la « société »,
fondement de la valeur des choses - La « société », quasi-sujet de la production
et source de l’utilité
- Le « besoin social » de la « société »,
- La mondialisation de l’intelligence collective
- La richesse est un produit mondial « nationalisé »
- 3 Le captage de la richesse mondiale
- Le pouvoir, « essence » de la société
- Le pouvoir traverse toutes les structures
- Le pouvoir est la violence virtualisée, captée,
contenue, institutionnalisée, pétrifiée - Le pouvoir est fluide : c’est la puissance,
l’essence, l’esprit, la vie d’une société
- Richesse et puissance, c’est la même chose
- La rupture des structures dégage de l’énergie sociale
- L’énergie libérée est effervescente,
mais peut tourner en violence - Pouvoir et richesse sont deux formes
d’une seule et même puissance sociale - La puissance est la version extérieure du pouvoir
- Le captage de la richesse mondiale
- L’idée de captage
- Deux conditions du captage : dissimulation du procédé,
silence de la violence - Le captage de l’intelligence collective
- Le captage se fait par attraction grâce aux foyers
de richesse/puissance et de civilisation- L’inégalisation du monde et les foyers de richesse
- Le « capital de civilisation »
- Au cœur du foyer urbain, un État primitif
- Le pouvoir dans l’économie-monde
- Le pouvoir, « essence » de la société
- 4 Le dualisme État/marché ou État/capitalisme
- Les multiples figures du pouvoir
- Économie/politique : l’ambiguïté du pouvoir
- Une généalogie du capitalisme :
absence d’État impérial en Europe - La division politique de l’Europe favorise
la puissance des dynasties marchandes
- Une thèse princeps : l’État fait partie du capitalisme
- Les dix visages du capitalisme
- 1) Le capitalisme, c’est un concept moral
- 2) Le capitalisme, c’est la bourgeoisie conquérante (Marx)
- 3) « Capitalisme et villes, au fond,
ce fut la même chose » (Braudel) - 4) Le capitalisme, c’est un quasi-sujet
- 5) Le capitalisme, c’est la communauté financière
de New York (Stiglitz) - 6) Le « nouveau capitalisme » depuis les années 1980,
c’est la finance et le savoir (Plihon) - 7) Capitalisme et États-Unis, au fond, c’est la même chose
- 8) Le capitalisme c’est la civilisation occidentale
(ou le Nord) - 9) Le capitalisme, c’est nous
- 10) Le capitalisme existe-t-il ?
- Les multiples figures du pouvoir
- 5 Le dualisme État/religion
- L’énergie de la religion est l’énergie du pouvoir
- Christianisme et islam, au cœur de l’économie-monde
- Le désir (religieux) d’appartenir à une nation mondiale, principal moteur historique de la mondialisation
- Politique et religion, une même réalité subjective
- Un mouvement révolutionnaire de masse
- Les deux sortes de religion : traditionnelles ou laïques
- Une religion laïque : la démocratie
et les droits de l’homme- Une religion universelle née dans l’effervescence
et l’enthousiasme - Le rôle des religions dans la mondialisation
d’après Toynbee - Le christianisme s’est déguisé en religion de la puissance
pour convertir le monde - Le pouvoir divinisé en Europe et son renversement
en pouvoir démocratique - Mondialisation de la démocratie… et du capitalisme
- Une religion universelle née dans l’effervescence
- Le communisme, une hérésie religieuse de la religion
de la démocratie et des droits de l’homme- Le communisme est bien une religion
- Une hérésie de la religion occidentale
- L’énergie de la religion est l’énergie du pouvoir
- 6 La question majeure des lieux
et moments intensifs de l’histoire- Le problème : comprendre le passage historique
d’une structure à l’autre - Les limites de l’histoire structuraliste
- Les moments de rupture sont chauds, effervescents
- La matière historique est effervescente
et change rapidement - Ce qui flambe est la « matière spirituelle » du pouvoir
- L’effervescence sociale, une énigme
de la science sociale- La consistance ontologique de la subjectivité
- L’effervescence de la religion démocratique
- Le problème : comprendre le passage historique
- Conclusion
La fin des guerres de civilisation- Les guerres de civilisation sont des guerres
de religion à l’échelle du monde- La virtualisation des guerres de civilisation
- Déclin de l’Occident ou transmission
du sceptre du monde ?- La tolérance est la condition fondamentale du leadership
- Transmettre le sceptre du monde n’est pas déchoir
- Les guerres de civilisation sont des guerres
- Annexe 1
Leadership mondial et tolérance.
La Chine, encore à demi totalitaire,
est incapable d’imposer son autorité - Annexes 2 et 3
Tableaux d’une histoire
de l’économie mondiale de l’an 1 à 2001 - Le rapport international
est toujours dominant- Voir le monde comme un ensemble
- Le régime international dans la théorie de la régulation
- Le statut du « régime international » est flou
- Hiérarchie des formes institutionnelles
et passage d’un régime à l’autre - Du régime international au rapport international
- Une théorie de l’économie-monde
- L’unité de base est l’économie-monde,
et non l’économie nationale - L’économie-monde est l’aspect économique d’une civilisation
- Les économies-mondes ont fusionné au XIXe siècle
en une économie mondiale unique
- L’unité de base est l’économie-monde,
- Une théorie du pouvoir mondial
- Le pouvoir du leader est un « plus-de-pouvoir »
qui appartient à tous - L’État mondial existe : c’est l’État fédéral américain
- Le pouvoir mondial ne commande pas, il capte
- La mondialisation n’est possible que parce qu’elle existe déjà
- Le pouvoir du leader est un « plus-de-pouvoir »
- La dialectique unité économique/division étatique
- La politique divise le monde, l’économie-monde l’unit
- Le hélage du capital : une très ancienne structure
de l’histoire européenne
- Une interprétation de la mondialisation moderne :
1) 1815-1946- Le XIXe siècle : décloisonnement du monde
et divisions nationalistes (1815-1914) - Les cinq ruptures de la Première Guerre mondiale
- Une crise mondiale, des réponses nationales (1929-1939)
- Le XIXe siècle : décloisonnement du monde
- 2) 1947-1989 : la guerre froide
coupe le monde en deux- La fin du « socialisme réel » et le début
d’une nouvelle ère (1978-1989) - La guerre de soixante-quinze ans,
ou la guerre de succession (1914-1989)
- La fin du « socialisme réel » et le début
- Conclusions
- Conclusion 1 : émergence des États-civilisations
- Conclusion 2 : penser mondialement
- Postface
Vertus et limites d’une histoire globale
de la mondialisation : un dialogue entre
François Fourquet et la théorie de la régulation- Un livre iconoclaste,
synthèse d’une trajectoire intellectuelle - Penser la mondialisation
- Une méthode originale : étudier
et dépasser les grands auteurs - Une épisodique, franche mais fructueuse,
confrontation avec la théorie de la régulation - Un conflit d’hypothèses et de méthodes
entre deux programmes de recherche
- Une méthode originale : étudier
- Et si le capitalisme était à l’origine
d’une nouvelle mondialisation ?- Un concept usé ?
- La dynamique du capitalisme au cœur du processus
de mondialisation des derniers siècles - Une opposition entre deux visions du monde économique
- L’hybridation du capitalisme explique sa résilience
au-delà des crises - L’État est nécessaire au capitalisme,
mais tous les États ne sont pas ceux du capital
- Les vecteurs de la mondialisation
- Les religions et non les idéologies
au cœur de la mondialisation ? - Les inventions des praticiens
plus que les constructions philosophiques - L’international n’est pas toujours dominant
en dernière instance
- Les religions et non les idéologies
- L’évolution des relations entre le national
et le mondial : la nécessité d’une analyse
située dans le temps et l’espace- La domination d’un compromis institutionnalisé
national : le fordisme - Le retour de la domination de l’international
- La domination de la finance parachève le basculement
en faveur de l’international - Un nouveau basculement après 2008 :
le retour de l’État-nation - Deux méthodes adaptées à des questions distinctes
- La domination d’un compromis institutionnalisé
- Une autre analyse des relations internationales
- L’inégale distribution du pouvoir empêche de penser
la mondialisation comme processus gagnant-gagnant - Interdépendances et imbrications toujours renouvelées
plus qu’une mondialisation uniforme
- L’inégale distribution du pouvoir empêche de penser
- Comment expliquer les moments de mutation ?
- L’effervescence et les affects sont-ils vraiment
la clé du changement historique ? - La démocratie : non seulement des progrès,
mais aussi des reculs - Conflits sociaux et grandes guerres, moments cruciaux d’aggiornamento du régime des idées
- L’effervescence et les affects sont-ils vraiment
- Le changement de régime sociopolitique
au cœur de la théorie de la régulation- Une multiplicité d’approches et de mécanismes
- Un exemple : les processus qui ont conduit
à la domination de la finance - Un avenir ouvert : un scénario de sortie des régimes
dominés par la finance
- Redécouvrir et lire François Fourquet
- Un livre iconoclaste,
- Bibliographie*
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