Coup de cœur

Pour qui aime les grandes fresques de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle, ce classique des classiques sera un enchantement. Les sentiments y sont profonds, parfois violents, et l’on vibre avec les personnages que le sort n’épargne pas. Il n’y a cependant rien de mièvre dans ce roman, ni dans l’écriture, ni dans les moments difficiles qui ponctuent l’ouvrage. Le style, en effet, joue de mises en abyme car l’auteur a pris le parti de nous raconter cette histoire par l’intermédiaire du récit qu’en font certains des protagonistes. Quant aux événements que vit voire subit, la famille Earnshaw, ils sont si imprégnés de cette nature sauvage et rude de la Grande-Bretagne et des carcans de la société anglaise, qu’ils en deviennent plus âpres que mièvres. Et une fois encore - comme dans les écrits de Jane Austen - on reste marqué par la condition de la femme dans cette Angleterre si préoccupée par la réputation (et qui n’avait rien à envier au sort des femmes françaises, soit-dit en passant…). (C.G.)