La haine : histoire et actualité sous la direction de Frédéric Chauvaud, Ludovic Gaussot

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Résumé

Selon les lexicographes, la haine n'est ni tout à fait un sentiment ni tout à fait une émotion, mais plutôt une passion funeste. Pour se nourrir et prospérer, elle a de plus souvent besoin de temps. Balzac écrivait que les meilleures haines, ce sont les haines entre soi, dans la famille. Toutefois, comme l'écrivait Tocqueville, elle peut aussi surgir sur la scène publique. Elle peut être plurielle, systématisée, et donner naissance à des " doctrines ". Depuis les années 1960, la haine est évoquée dans les travaux historiques sans avoir fait l'objet de recherches spécifiques. Lucien Febvre avait souligné qu'il faudrait entreprendre une histoire dé la haine. De son côté, la sociologie ne l'a guère abordée et les autres sciences humaines l'ont souvent délaissée. Toutefois, la visée du présent ouvrage n'est pas d'en donner un système explicatif, ni de la réduire à des aspects psychologiques, ni d'en livrer une histoire globale. Il propose un certain nombre d'études, afin de resituer les mouvements haineux dans Un ensemble de contextes inscrit d'abord dans la durée. Le premier volet restitue des " moments haineux ", de l'Antiquité à nos jours et en propose un certain éclairage. La deuxième partie explore des lieux et des régions d'expression, de production, de relégation ou de régulation de sentiments haineux. A travers le choix de terrains et d'objets contrastés, il est possible de voir que la haine n'est pas seulement une passion extérieure au fonctionnement normal des sociétés ou des groupes sociaux, mais qu'elle fait l'objet d'une véritable prise en charge sociale et collective. Les contributions rassemblées sous le titre " Supports " montrent que la haine vit, se transforme et meurt parfois. Elle peut être colportée par la mémoire familiale, les discussions entre soi, le bouche-à-oreille. Elle peut être aussi l'objet de controverses juridiques, s'exprimer dans un serment ou une revue prestigieuse, envahir les images au point de saturer parfois l'imaginaire graphique. Enfin, la dernière partie se soucie d'analyser la haine du point de vue des personnes ou des personnages, des groupes sur lesquels elle se porte et se focalise.

Directeur de la pub :

Chauvaud, Frédéric (1955-....)

Directeur de la pub :

Gaussot, Ludovic

Éditeur :

Rennes, Presses universitaires de Rennes, impr. 2008

Collection :

Histoire

Genre :

Essai

Langue :

français.

Mots-clés :

Nom commun :: Haine -- Aspect social -- Histoire | Haine -- Aspect politique -- Histoire

Description du livre original :

1 vol. (309 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 24 cm

ISBN :

9782753506398.

Domaine public :

Non

Table des matières

Les auteurs
Introduction
- Approches plurielles
- Mise en perspective
- Les lieux de haine
- Médias
- Cibles
- NOTES
Première partie. Parcours historiques
- « Ceux qui nous doivent leur amour ne nous paient ici que de haine1 »
  - Haïr ses parents ou/et ses enfants
    - La haine du fils pour l’amour du pouvoir
    - Haïr ses parents par-delà la mort
  - Les frères et les sœurs entre haines fratricides et amours fusionnels
    - Etéocle et Polynice : la haine fratricide
    - Electre et Oreste : la vengeance fusionnelle comme destin
  - La haine passionnelle : Médée d’Euripide
    - Une amoureuse bafouée : la haine mise en place
    - Du meurtre à l’infanticide : la haine assouvie
  - NOTES
- Épiscopat et instrumentalisation de la haine au milieu du Moyen Âge (xi e-xii e siècle)1
  - NOTES
- La « juste bataille » ou le paradoxe d’une violence sans haine à l’époque des guerres de religion
  - NOTES
- La haine des Bourbons sous la Restauration : quelques remarques sur un sentiment politique
  - De l’évidence de la haine…
  - …à sa quasi-disparition
  - Revenir à la haine ?
  - NOTES
- La haine de la Commune : un exemple provincial
  - La véhémence anticommunarde : des images de feu et de sang dans les mentalités poitevines
  - La haine des catholiques : les vociférations de La Semaine religieuse 37
  - La haine de la Commune : le détour par le ressentiment
  - NOTES
- Genèse et évolution de la haine ethnique au Katanga : 1991-1993
  - Les contextes
  - Période coloniale et naissance des acteurs sociaux de la haine
  - L’indépendance et l’émergence des acteurs sociaux de la haine au Katanga
  - Débuts de la transition : manifestation de la haine
  - NOTES
Deuxième partie. Configurations et espaces
- Haines électorales « ordinaires » et mise en place d’un ordre démocratique
  - Purger la haine : un impératif démocratique ?
  - Configurations haineuses
  - Une hypothèse de fin : l’élimination de la haine électorale au risque de la dépolitisation
  - NOTES
- Les établissements privés habilités par l’Éducation surveillée : des lieux de concentration de la haine ?
  - Les haines familiales au cœur des dossiers des jeunes placés
    - Les jeunes victimes des haines familiales
    - Les problèmes d’identité et d’identification
    - La haine du jeune à l’égard d’un membre de la famille
  - La haine au sein des institutions
    - Le délicat problème des maladies mentales
    - La haine de l’autorité, de l’institution et de la société
  - Des poudrières prêtes à s’enflammer
    - L’enfermement dans la haine
    - Les explosions de violence
    - Des établissements générateurs de violence ?
  - NOTES
- Haine et religions : espaces disputés ou les enjeux d’une mémoire ambiguë
  - Du lieu de haine au lieu de mémoire : des enjeux complexes
    - Du lieu saint au lieu de haine
    - Comment un lieu de haine devient-il un symbole ?
  - Des espaces de haine, théâtres de nouvelles conflictualités : l’exemple d’Auschwitz
    - L’influence politique
    - Les rivalités confessionnelles
  - Le lieu de haine, source de pacification
    - Dialogue interreligieux et union citoyenne
    - Le rejet unanime des sacrilèges
    - Mémoire et repentance
  - La question de la transmission
  - NOTES
- La haine au fondement du harcèlement moral ?
  - Projeter la lumière sur la/les personne(s) harcelante(s)
  - En permanence séduire et assiéger
  - Le harcèlement moral comme dispositif collectif
  - Dispositif et omertà
  - Harcèlement et groupe assujetti
  - NOTES
- De l’apartheid à la nouvelle Afrique du Sud : gestion, disqualification et survivance de la haine raciale
  - Aux racines de la haine
    - L’Autre, ce proche insupportable
    - Un système producteur d’une haine raciale fondée sur la peur
    - La violence : facteur déterminant de l’exacerbation de la haine raciale
  - La disqualification de la haine raciale héritée de l’apartheid
    - Un cadre légal pour la justice, le pardon et contre la haine
  - Survivance et enjeux de la haine raciale dans l’Afrique du Sud des années 2000
    - Un politiquement correct qui a du mal à s’imposer
    - Le renforcement controversé de la législation sur les actes haineux
    - Haine raciale et normalisation de la vie politique : l’affaire « kill the boer, kill the farmer »
  - NOTES
- Quand la justice argentine condamne le génocide : les familles de disparus confrontées aux réitérations de la haine des militaires
  - « Nous sommes Dieu »
  - Transition démocratique et « réconciliation »
  - Palliatifs à la violence : mises en scène de la colère et de la justice
  - Impunité et perpétuation des haines
  - NOTES
Troisième partie. Supports
- Entre anathème et clémence : Bodin et Montaigne, deux juristes face à la sorcellerie
  - Bodin ou la haine des sorcières
  - Justice sceptique et clémence chez Montaigne
  - NOTES
- Peut-on fonder la République sur la haine ? Une interrogation sur la république directoriale (1795-1799)
  - Les contextes d’une analyse : situation et discours politiques en l’an v (1797)
  - Pourquoi considérer que ce serment a été conçu comme fondement du lien social ?
  - Un serment qui ne cesse cependant de susciter gêne et réticences (1797-1799)
  - NOTES
- Jules Ménard : Un polémiste « socialiste national » antisémite dans la France de la Belle Époque
  - Un négociant rennais peu tranquille
  - Un homme violent et remuant
  - Un polémiste intarissable
  - Un « socialiste antisémite »
  - Quelques remarques finales
  - NOTES
- Jacques Rivière face à son ennemi allemand 1914-1925
  - L’Allemand dans son contexte culturel
  - De la haine de soi à la haine de l’autre
  - De la haine à la culpabilité
  - NOTES
- La haine comme forme d’instrumentalisation politique dans l’œuvre de quelques artistes engagés au « Tournant du siècle »
  - La haine expression du blocage et du refus
  - La haine comme force de destruction ou le désir inassouvi de vengeance
  - La haine brillante, comme forme de construction identitaire
  - NOTES
Quatrième partie. Figures
- « Ah ! S’il avait eu affaire à moi, ça ne se serait pas passé comme ça1 »
  - Une haine sauvage : violence légitime et illégitime contre le voleur
  - Une haine moqueuse : menaces, insultes, et traitement journalistique
  - Une haine globale : le bannissement des « Mosellans » par la figure du voleur
  - NOTES
- La haine des récidivistes après 1945
  - NOTES
- La haine du flic, du cogne, du pandore, des képis, des casquettes, de la bleusaille, du keuf…
  - Le triptyque de la haine des forces de l’ordre
  - Les chemins historiques de la haine envers les forces de l’ordre
  - La récente prise en compte statistique des agressions envers les forces de l’ordre
  - NOTES
- Les « croque-morts » : intrus et bourreaux
  - Désignation et « sale boulot » : la « part haineuse » de la représentation des croque-morts
  - Évaluation et adaptation : quand la haine s’immisce dans les interactions de travail
  - Des représentations et des interactions, un modèle circulaire
  - NOTES
- Évocation des atrocités et construction de la haine en contexte de migration : les Igbo1 de la diaspora (Nigeria-Cameroun)
  - Souvenirs amers des atrocités
  - « Nous rendrons coups pour coups »
  - Les évocations d’actes de cruautés collectifs et individuels
  - Difficile exil : sociabilité et représentations des massacres
  - La reconstruction de la figure de l’ennemi
    - Diabolisation des « nordistes »
    - « Génocidaires » et « boucs émissaires »
  - NOTES

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