Urgences Hugo Huon, Collectif Inter Urgences
Résumé
« Ce livre est [...] notre combat, votre combat. Un combat qui a pour but d'éviter l'effondrement de notre système de santé, à l'heure où les patients sont en danger. Plutôt que de nous taire, nous, professionnels de santé, avons choisi de redoubler d'énergie pour sauver ce qui nous tient à coeur : l'accomplissement de notre mission de service public. »Réduction des coûts et des effectifs, services saturés, violences, burn-out du personnel soignant... Les urgences craquent et depuis un an, un mouvement de grèves spectaculaire se propage. À sa tête, le collectif Inter Urgences et son porte-parole, Hugo Huon, brisent l'omertà et se font l'écho des acteurs de terrain : les médecins, mais surtout les « sans voix », infirmiers et aides-soignants.Pour la première fois, ils livrent leurs témoignages, saisissants, courageux et avant tout, humains. Face à la mise à mort de l'hôpital public avec la complicité les plus hautes instances de l'État, ce livre appelle à une mobilisation citoyenne... avant qu'il ne soit trop tard.
- Auteur :
- Huon, Hugo, Auteur du texte
- Contributeur :
- Le,Collectif,Inter,Urgences, Auteur du texte
- Éditeur :
- Paris, Albin Michel, 2020
- Genre :
- Témoignage
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (336 p.) ; 23 cm
- ISBN :
- 9782226448941.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Ne plus se taire
de Hugo Huon - PREMIÈRE PARTIE PATIENTS EN DANGER
- Une insécurité grandissante
- « Toi, je vais te tuer »
Jullien (infirmier) - « Claques, tentatives d’étranglement, crachats »
Sonia (infirmière) - « La hiérarchie ne s’est même pas inquiétée »
Bleuenn (aide-soignante) - « En bas de chez moi !
Un mois plus tard, je déménageais »
Anne-Claire (infirmière) - « Les excédés de l’attente nous agressent quotidiennement »
Yves (médecin) - « Il me traite de salope, c’est cela notre société »
Alice (infirmière) - « C’est le tout, tout de suite »
Mickaël (infirmier) - « Des menaces de viol et de meurtre sur mes filles ! »
Fabien (infirmier) - « Des scooters brûlés devant le service en représailles »
Candice (aide-soignante) - « La dérive consumériste de l’hôpital »
Isabelle (infirmière) - « Des sexagénaires me claquent des doigts comme pour une serveuse »
Coco (aide-soignante) - « Je vais te planter »
Édouard (aide-soignant)
- « Toi, je vais te tuer »
- Des patients de plus en plus fragilisés dans un hôpital en crise
- « On ne peut pas garantir l’intimité du patient »
Jullien (infirmier) - « Il y a une forme de maltraitance pour les personnes âgées »
Bleuenn (aide-soignante) - « L’hôpital est devenu un lieu d’accueil pour des mamans sans abri »
Laurent (infirmier) - « La misère sociale est de plus en plus présente »
Sonia (infirmière) - « Les urgences accueillent mal les plus vulnérables d’entre nous »
Anne-Claire (infirmière) - « Elle est morte au milieu du couloir sans qu’on s’en aperçoive »
Yves (infirmier) - « Accueillir des personnes en rupture sociale totale »
Sandrine (infirmière) - « On a toujours un train ou deux de retard sur la réalité »
Pierre (médecin) - « Les urgences sont un refuge »
Alice (infirmière) - « Nous arrivons aux limites »
Mickaël (infirmier) - « Des patients installés dans un coin de la salle d’attente »
Coco (aide-soignante) - « On vient aux urgences car on ne peut pas avancer le prix d’une consultation de ville »
Claire (infirmière) - « Une quinzaine de personnes avec des bébés qui dormaient dans la salle d’attente »
Édouard (aide-soignant)
- « On ne peut pas garantir l’intimité du patient »
- Risquer sa vie en allant aux urgences ?
- « Le confort des soins régresse nettement »
Bleuenn (aide-soignante) - « Un patient m’a dit : “Je ne vais pas mourir ici ?” »
Nathalie (infirmière) - « Un arrêt cardiaque sans que personne ne l’entende »
Anne-Claire (infirmière) - « On pourrait passer à côté de quelque chose de grave »
Laurent (infirmier) - « Une ambiance de tension au détriment des patients »
Jullien (infirmier) - « Un drame dans la zone d’accueil »
Fabien (infirmier) - « Un seul infirmier pour gérer les urgences »
Mickaël (infirmier) - « On parle de “perte de chance”, mais c’est parfois “perte de vie” »
Estelle (infirmière) - « Le radiologue de garde ne voulait pas être dérangé »
Coco (aide-soignante) - « Un patient qui décède, un infirmier qui tente de se suicider »
Claire (infirmière) - « Des dysfonctionnements qui créent un stress général »
Édouard (aide-soignant)
- « Le confort des soins régresse nettement »
- Quand les urgences répondent au déficit de la médecine de ville
- « La médecine de ville au cœur de la crise des urgences »
Yves (médecin) - « C’est compliqué de trouver un médecin sur Paris » Bleuenn (aide-soignante)
- « Le manque d’offres de soins en ville est flagrant »
Anne-Claire (infirmière) - « Médecins des riches, mais pas des pauvres »
Fabien (infirmier) - « Venir aux urgences pour une banale angine »
Laurent (infirmier) - « La médecine de ville a été dézinguée »
Pierre (médecin) - « Aucun médecin de ville pour les problèmes bénins aigus »
Alice (infirmière) - « Certains patients s’excusent en arrivant »
Mickaël (infirmier) - « Des rendez-vous d’examens impossibles en ville »
Isabelle (infirmière) - « On a fait une heure et demie de social »
Estelle (infirmière) - « Des généralistes en retraite installés à l’accueil des urgences »
Claire (infirmière)
- « La médecine de ville au cœur de la crise des urgences »
- Les dégâts de la politique ambulatoire
- « Se faire opérer en one shot »
Candice (aide-soignante) - « On a fermé des lits et regroupé les patients »
Coco (aide-soignante)
- « Se faire opérer en one shot »
- Une insécurité grandissante
- DEUXIÈME PARTIE L’HÔPITAL-USINE
- Temps de travail et épuisement professionnel
- « Toutes ces heures non payées »
Jullien (infirmier) - « Les heures sup’ qui s’accumulent »
Nathalie (infirmière) - « Être rappelé sur ses jours de repos »
Anne-Claire (infirmière) - « Refuser les heures sup’ pour demander des embauches »
Laurent (infirmier) - « Il ne faut pas compter ses heures dans ce métier ! »
Pierre (médecin) - « Être flexible selon les besoins du service »
Alice (infirmière) - « 200 heures à récupérer, c’est impossible »
Mickaël (infirmier) - « On alimente la machine qui nous broie »
Candice (aide-soignante) - « Je cumule des heures à récupérer mais sans pouvoir prendre de congés ! »
Bleuenn (aide-soignante) - « Nos cadres sont dans une logique managériale »
Isabelle (infirmière) - « Je me sens épuisée et dévalorisée professionnellement »
Sandrine (infirmière) - « Payer des intérimaires plus cher plutôt qu’embaucher »
Estelle (infirmière) - « Un rythme difficile à tenir »
Coco (aide-soignante) - « Il a fallu que je prouve mon épuisement professionnel »
Claire (infirmière) - « Des heures accumulées irrécupérables qui serviront pour la retraite ! »
Christophe (infirmier) - « Enchaîner cinq nuits, c’est illégal »
Édouard (aide-soignant) - « Si l’infirmier refuse de remplacer, on le culpabilise »
Sonia (infirmière)
- « Toutes ces heures non payées »
- La politique hospitalière : créer puis entretenir la crise
- « Une sorte de barnum du soin »
Jullien (infirmier) - « Ces restructurations, c’est un business »
Nathalie (infirmière) - « Transformer l’hôpital en hospice de jour »
Laurent (infirmier) - « Une double rangée de brancards dans le couloir »
Yves (infirmier) - « Des médailles de l’ubiquité, du courage et de la résistance »
Yves (médecin) - « L’hôpital public sur un mode usine et entreprise »
Pierre (médecin) - « Vingt ans sans augmentation des effectifs »
Mickaël (infirmier) - « Rentabilité et déshumanisation »
Candice (aide-soignante) - « Fusionner est synonyme d’empirer »
Isabelle (infirmière) - « Tout doit se faire à moyens constants »
Estelle (infirmière) - « Entretenir la désorganisation »
Christophe (infirmier)
- « Une sorte de barnum du soin »
- Les urgences dévoyées
- « La zone d’attente couchée comme soupape de stockage »
Jullien (infirmier) - « Le travail à la chaîne »
Anne-Claire (infirmière) - « Un service d’urgence n’est pas une vache à lait pour l’hôpital ! »
Yves (infirmier) - « L’effet domino de la concentration hospitalière »
Fabien (infirmier) - « L’usager consommateur du soin »
Candice (aide-soignante) - « Comparer les médecins comme de l’électroménager »
Sonia (infirmière) - « Le business de la tarification à l’acte »
Isabelle (infirmière) - « On perd du temps et de l’énergie à gérer des détails »
Coco (aide-soignante) - « C’est très sale ici ! »
Claire (infirmière)
- « La zone d’attente couchée comme soupape de stockage »
- Lits d’aval indisponibles
- « Des enfants qui attendent le bloc pendant des heures »
Laurent (infirmier) - « La litote des “réductions capacitaires” »
Yves (médecin) - « Quémander des lits pour coucher les patients »
Bleuenn (aide-soignante) - « Lits d’aval fermés, patients bloqués aux urgences »
Mickaël (infirmier) - « Sentir la tôle en fer du brancard dans le dos pendant des heures »
Candice (aide-soignante) - « La vente aux enchères des patients pour trouver un lit »
Estelle (infirmière) - « Des séjours de courte durée qui s’éternisent… »
Christophe (infirmier)
- « Des enfants qui attendent le bloc pendant des heures »
- Les services d’urgence s’adaptent en permanence
- « Plus les patients sont nombreux, plus l’argent rentre ! »
Bleuenn (aide-soignante) - « Notre adaptabilité masque les dysfonctionnements chroniques »
Sonia (infirmière) - « Déboucher les lavabos avec des pinces à clamper »
Alice (infirmière) - « On ne peut pas pousser les murs ! »
Laurent (infirmier) - « S’organiser pour limiter les flux dès l’accueil »
Mickaël (infirmier) - « La crise des urgences n’est pas une question de locaux inadaptés »
Candice (aide-soignante) - « Des équipes sous-dotées »
Coco (aide-soignante) - « La chasse aux brancards »
Christophe (infirmier)
- « Plus les patients sont nombreux, plus l’argent rentre ! »
- Temps de travail et épuisement professionnel
- TROISIÈME PARTIE « ON N’EST PLUS DES BONNES SŒURS »
- Les rapports des paramédicaux avec les médecins
- « Chacun doit être dans son rôle »
Alice (infirmière) - « On n’a pas le temps de prendre des pincettes entre nous »
Anne-Claire (infirmière) - « L’infirmière doit savoir se faire respecter »
Sonia (infirmière) - « Une façon douce de manager »
Fabien (infirmier) - « Le chef de service est surtout dans son bureau »
Candice (aide-soignante) - « Une non-reconnaissance des médecins par la hiérarchie »
Claire (infirmière)
- « Chacun doit être dans son rôle »
- Les rapports hiérarchiques
avec l’encadrement- « Si on n’aime pas la réunionnite, il ne faut pas devenir cadre infirmier ! »
Alice (infirmière) - « La solidarité dans les petites équipes »
Mickaël (infirmier) - « Vous n’avez fait que 50 passages hier »
Estelle (infirmière) - « Il faut venir sur le terrain de temps en temps ! »
Coco (aide-soignante) - « La direction sur le dos H24 »
Claire (infirmière) - « La hiérarchie du petit chef »
Édouard (aide-soignant)
- « Si on n’aime pas la réunionnite, il ne faut pas devenir cadre infirmier ! »
- Le turn-over des paramédicaux
- « C’est un peu “qui veut, vient” ! »
Alice (infirmière) - « Des périodes d’intégration expéditives »
Anne-Claire (infirmière) - « Des intérimaires refusent les missions »
Laurent (infirmier) - « On ne fidélise plus le personnel »
Bleuenn (aide-soignante) - « Après quatre ans, je suis déjà parmi les “anciens” »
Mickaël (infirmier) - « De jeunes diplômés sans la formation approfondie nécessaire »
Estelle (infirmière) - « Nous étions plus nombreux et plus stables par le passé »
Coco (aide-soignante) - « De jeunes infirmiers qui se découragent »
Christophe (infirmier) - « Incapable de pérenniser une équipe médicale »
David (aide-soignant)
- « C’est un peu “qui veut, vient” ! »
- Des carrières trop peu attractives
- « Un beau métier précarisé »
Anne-Claire (infirmière) - « T’en as pas marre de rester dans ta petite zone de confort ? »
Alice (infirmière) - « Tirage au sort pour les plannings de vacances »
Fabien (infirmier) - « Tant que tu soignes et que tu te tais… »
Candice (aide-soignante) - « Un métier éprouvant et avec peu de reconnaissance »
Laurent (infirmier) - « Des métiers humains qu’on rend purement techniques »
Bleuenn (aide-soignante) - « On peut comprendre que certains préfèrent aller dans le privé »
Sonia (infirmière) - « La stomie, ce n’est pas aussi tendance que l’hypnose ! »
Isabelle (infirmière) - « Des infirmiers de bloc envoyés en EHPAD »
Estelle (infirmière) - « Où va l’argent ? »
Christophe (infirmier) - « Ce qui est capital, ce sont nos conditions de travail »
Édouard (aide-soignant) - « La précarisation des agents est légion »
David (aide-soignant)
- « Un beau métier précarisé »
- Déni d’en haut, réalité du terrain :
le glissement de tâches- « Les infirmiers anticipent sur la prise en charge du patient »
Mickaël (infirmier) - « Sans nos initiatives, le temps de prise en charge serait majoré »
Anne-Claire (infirmière) - « Un glissement de tâches institutionnalisé mais pas reconnu par la direction »
Candice (aide-soignante) - « Dix-huit kilomètres par jour à brancarder »
Bleuenn (aide-soignante) - « On travaille sans prescription »
Isabelle (infirmière) - « C’est comme des dominos ! »
Coco (aide-soignante) - « En formation, on nous interdit d’accepter ce glissement de tâches »
Édouard (aide-soignant) - « Des fonctions parfois éloignées de mon cœur de métier »
David (aide-soignant)
- « Les infirmiers anticipent sur la prise en charge du patient »
- Un métier qui perd son sens,
des soignants en souffrance- « On travaille comme des robots »
Sandrine (infirmière) - « J’ai choisi le renoncement et le départ »
Yves (médecin) - « Il n’y a aucune routine »
Sonia (infirmière) - « Des soignants satisfaits de leur métier, ce sont des patients mieux soignés »
Pierre (médecin) - « Le flux et l’organisation me transforment en guichetier »
Laurent (infirmier) - « Mon travail, ce n’est pas une vocation, c’est de la conviction »
Alice (infirmière) - « On rentre souvent à la maison avec un goût amer »
Mickaël (infirmier) - « On rentre épuisées moralement et physiquement »
Nathalie (infirmière) - « Tellement d’énergie et de professionnalisme gâchés »
Bleuenn (aide-soignante) - « Je change de domaine professionnel par écœurement »
Candice (aide-soignante) - « On devient des piqueuses »
Isabelle (infirmière) - « Oubliez votre “idéologie d’infirmière” »
Estelle (infirmière) - « On ne laisse rien au vestiaire ! »
Coco (aide-soignante) - « On pousse le brancard et “au suivant !” »
Christophe (infirmier) - « Discuter cinq minutes avec un patient, c’est du luxe »
Édouard (aide-soignant) - « Gérer l’hôpital public comme une entreprise »
David (aide-soignant) - « Auparavant, il y avait plus de respect pour nos métiers »
Fabien (infirmier)
- « On travaille comme des robots »
- Les rapports des paramédicaux avec les médecins
- LA CATASTROPHE QUE L’ON AURAIT DÛ VOIR VENIR
- Frédéric Pierru
(CNRS-CERAPS)- Perseverare diabolicum
- Du déni et de l’ignorance organisés
- Un an après
- Les témoins
- Laurent – Infirmier – AP-HP Robert-Debré
- Édouard – Aide-soignant – AP-HP Tenon
- Jullien – Infirmier – AP-HM la Timone
- David – Aide-soignant
- Anne-Claire – Infirmière –
Hôpital du Kremlin-Bicêtre - Nathalie – Infirmière – CHRU Lille
- Candice – Aide-soignante – AP-HP Saint-Antoine
- Sonia – Infirmière – Hôpital en Île-de-France
- Bleuenn – Aide-soignante – AP-HP Saint-Antoine
- Christophe – Infirmier – AP-HM la Timone
- Sandrine – Infirmière – Intérimaire à l’AP-HP et salariée au SAMU social
- Claire – Infirmière – Hôpital de Beauvais
- Coco – Aide-soignante – AP-HP Saint-Louis
- Estelle – Infirmière – Hôpital de Montceau-les-Mines
- Isabelle – Infirmière – CHRU de Lille
- Mickaël – Infirmier – Saint-Gaudens
- Fabien – Infirmier – AP-HM la Timone
- Alice – Infirmière – AP-HP Lariboisière
- Pierre – Médecin – AP-HP Saint-Antoine
- Yves – Médecin urgentiste – Hôpital de Lons-le-Saunier
- Yves – Infirmier – CHRU de Lille
- Frédéric Pierru
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