Sociologie des classes populaires contemporaines Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet
Résumé
Classes populaires, milieux populaires, quartiers populaires, électorat populaire. Autant d'expressions récurrentes dans les discours médiatiques et les débats politiques. Pourtant, la notion demeure floue, le «populaire» étant perçu tantôt comme une figure sociale inquiétante, tantôt comme une figure à revaloriser. Revenant sur plusieurs décennies de recherches et s'appuyant sur des travaux récents, cet ouvrage propose une analyse sociologique inédite. Après un retour sur la constitution d'une sociologie des classes populaires en France et ses enjeux, chaque chapitre comporte un cadrage empirique et une mise en perspective théorique : qui sont les ouvriers et les employés aujourd'hui ? Quels conditions et modes de vie caractérisent ces hommes et ces femmes ? Quelles sont les dynamiques qui animent ces groupes et en modifient sans cesse les contours ? Fondé sur des données historiques, statistiques et des enquêtes de terrain, enrichi de nombreux encadrés, ce manuel propose une lecture d'ensemble de la société française contemporaine, vue à partir des groupes populaires, qui en composent la majeure partie.
- Auteur :
- Siblot, Yasmine
- Auteur :
- Cartier, Marie ; Coutant, Isabelle ; Masclet, Olivier
- Éditeur :
- Paris, Armand colin, 2015
- Collection :
- U sociologie
- Genre :
- Manuel
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (363 p.)
- ISBN :
- 9782200272166.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Table des matières
- Remerciements
- Introduction
- Chapitre 1 De la sociologie de la classe ouvrière à la sociologie des classes populaires
- De la « classe ouvrière » aux « classes
populaires »
- L’âge d’or de « la classe ouvrière » dans la sociologie française
- Deux ouvrages précurseurs : les « classes
populaires » contre l’ouvriérisme
- La culture du pauvre (1970) : une ethnographie de la culture populaire
- La Distinction (1979) : l’habitus populaire dans « l’espace des styles de vie »
- Au cœur de ces deux ouvrages : la domination et l’autonomie culturelle des classes populaires
- L’émergence d’une sociologie des « classes populaires »
- Le déclin de la « classe ouvrière » en sociologie
- L’analyse des transformations des mondes ouvriers : vers une sociologie des classes populaires
- Les renouvellements de la sociologie des employé-e-s : les classes populaires du tertiaire
- Une notion en débat : peut-on parler de « classes
populaires » ?
- Les classes populaires se sont-elles divisées entre classes moyennes et exclus ?
- Les classes populaires se sont-elles fragmentées ?
- Parler de « classes populaires » : une question de recherche
- De la « classe ouvrière » aux « classes
populaires »
- Chapitre 2 Ouvriers et employés aujourd’hui : une photo de « classe
sur le papier »
- Cadrer le portrait : les contours d’une population majoritaire
- Les catégories socioprofessionnelles, un outil précieux d’objectivation sociologique
- Ouvriers et employés : un ensemble majoritaire au sein de la population
- Deux groupes numériquement majoritaires marqués par une nette division de genre
- La vie quotidienne des familles ouvrières et employées d’aujourd’hui
- Revenus et patrimoines : la faiblesse des ressources économiques
- Le corps au cœur des rapports de domination
- De l’étude des budgets à celle des « genres de vie »
- Le logement : des sans-domicile aux pavillonnaires
- Mobilités sociales : une ouverture
des possibles limitée
- Héritages et alliances : des liens croissants entre ouvriers
et employés
- Destins ouvriers et employés : un rapprochement dans les années 1980
- Une mobilité socioprofessionnelle toujours faible dans les années 2000
- L’échelle fine de la mobilité : petits déplacements sociaux et générations
- L’école : nouvelles ouvertures et déplacement des inégalités
- La démocratisation scolaire et ses limites
- La différenciation sociale des parcours au sein du système scolaire
- Trois destins scolaires
- Héritages et alliances : des liens croissants entre ouvriers
et employés
- Mobilités spatiales : ancrages locaux et immigration
- Des groupes populaires ancrés dans des espaces spécifiques
- À l’échelle régionale : une répartition inégale des ouvriers
- Les espaces urbains, périurbains et ruraux des classes populaires
- L’immigration au cœur de la dynamique des groupes
populaires
- Les immigrés : une composante des classes populaires en constant renouvellement
- Immigrés et descendants d’immigrés : une inscription durable au sein du salariat d’exécution
- Des groupes populaires ancrés dans des espaces spécifiques
- Cadrer le portrait : les contours d’une population majoritaire
- Chapitre 3 Salarié-e-s subalternes
- La condition du salariat subalterne
- Nouvelles exigences dans les emplois subalternes
- Ouvriers et employées = chômage et précarité
- Une sélectivité accrue du recrutement des salarié-e-s subalternes
- Des salarié-e-s subalternes soumis à la « gestion par les compétences »
- Emplois de service et savoir-faire interactionnels
- Permanence des grands traits du travail subalterne
- De bas salaires
- Un cumul des pénibilités physiques et mentales
- Un travail moins prescrit mais toujours sous contrôle
- Des perspectives d’ascension professionnelle réduites
- Nouvelles exigences dans les emplois subalternes
- Les inégalités internes au salariat subalterne
- Stables / précaires
- Une déstabilisation générale de l’emploi
- Relations de travail : la force du clivage entre statuts d’emploi
- Qualifiés/non qualifiés
- Les nouvelles formes de la distinction OP/OS
- Les traits communs au salariat non qualifié
- Hommes /femmes
- Nationaux /étrangers
- La division du travail subalterne selon les origines nationales ou culturelles
- Inégalités et discriminations
- Stables / précaires
- Le rapport au travail dans le salariat subalterne entre insatisfactions
et appropriations
- Les ambivalences du rapport au travail des salarié-e-s subalternes
- Des satisfactions au travail limitées et une propension au retrait ?
- Le travail, une valeur centrale dans les classes populaires
- Femmes actives des classes populaires : permanence du poids du travail domestique sur le rapport au travail salarié ?
- Recomposition des formes de culture et de sociabilité
au travail
- Un déclin de la « culture d’atelier » ?
- Un rapport au travail différent selon les générations d’emploi
- Salarié-e-s subalternes : un investissement dans le travail façonné par l’appartenance à des groupes
- Les ambivalences du rapport au travail des salarié-e-s subalternes
- La condition du salariat subalterne
- Chapitre 4 La famille, l’espace local et l’école : la recomposition des
processus de socialisation en milieu populaire
- Un familialisme populaire ?
- Le « familialisme ouvrier » et ses différentes déclinaisons
- La persistance d’un engagement plus précoce dans la vie familiale et d’une fécondité plus élevée
- Rapports sociaux de sexe : permanences, déstabilisations et
appropriations hétérodoxes des normes dominantes
- Attachement à la division sexuée des rôles et ouverture à de nouvelles normes
- Travail salarié et recomposition des rapports de genre
- La famille comme ressource : sociabilités et
entraide familiale
- Une réalité de femmes employées : faire face à la monoparentalité
- La forte intrication entre parenté et devenir social des femmes
- Les territoires et sociabilités populaires :
espaces ségrégés, espaces appropriés
- Habitat et fragmentation contemporaine des classes populaires
- Les années 1960 : fin des quartiers populaires intégrateurs
- Des territoires populaires contemporains disputés ou ségrégés
- Établis-outsiders : devenir propriétaire à distance des cités
- Transformer le confinement en ressource
- Le quartier support de sociabilités
- Fêtes « populaires » et renouvellement de l’aristocratie populaire
- Habitat et fragmentation contemporaine des classes populaires
- Les rapports à l’école : les effets contrastés de la socialisation familiale et de l’appartenance locale
- Des pratiques socialisatrices qui conditionnent les scolarités
- École et famille : discordances et concordances
- Un espace des possibles localisé
- Les « exclus de l’intérieur »
- Exclusion scolaire ou refus de l’école ?
- Les filières professionnelles, instances de reproduction des classes populaires
- Des aspirations scolaires fortes mais des échecs élevés chez les enfants d’immigrés
- Quitter une condition subalterne : devenir étudiant
- Des pratiques socialisatrices qui conditionnent les scolarités
- Un familialisme populaire ?
- Chapitre 5 Les pratiques culturelles et de loisirs des classes populaires : quelles spécificités ?
- Loisirs et pratiques culturelles : les classes populaires restent à l’écart
- Quels loisirs sous la contrainte économique ?
- L’effet toujours sélectif des ressources scolaires et culturelles
- Des classes populaires qui demeurent à distance des lieux culturels et des pratiques artistiques
- La démocratisation scolaire n’a pas aboli les inégalités culturelles
- Les loisirs forment-ils la jeunesse ?
- Des modes populaires d’appropriation des loisirs et
des biens culturels
- Goût du temps et valorisation de l’entre-soi
- Travailler à ce que l’on aime
- Les loisirs productifs des ouvriers : plaisir ou corvée ?
- Une culture ouvrière défaite ?
- Choses vues, choses lues
- La fée du foyer
- Des dispositions pragmatiques et éthiques
- Des frontières culturelles poreuses mais maintenues
- L’espace social des préférences populaires : différences internes et
proximités avec les classes moyennes
- Les « possessions » populaires comme sources
de différenciations internes
- Des possessions ambivalentes
- Autochtonie et savoir-faire alimentaires : des contre-handicaps en milieux populaires
- Des classes populaires divisées selon leurs
« investissements » culturels ou économiques
- Peut-on parler de « bonne volonté culturelle » à propos des classes populaires ?
- La valorisation sociale par l’acquisition matérielle
- Le genre des loisirs populaires
- Une division intérieur/extérieur
- Une plus faible mixité sexuelle
- Un réagencement partiel des rapports de sexe
- Les « possessions » populaires comme sources
de différenciations internes
- Loisirs et pratiques culturelles : les classes populaires restent à l’écart
- Chapitre 6 Les classes populaires face à l’État
- Les recompositions de l’État social :
un facteur de fragmentation des classes populaires
- Une polarisation croissante entre assurance, assistance et contrôle
- La société salariale : une dynamique d’unification et d’intégration
- La réactivation de l’opposition entre « bons pauvres » et « mauvais pauvres »
- La criminalisation de la misère ?
- De la classe aux groupes cibles : les effets de
la segmentation et de l’individualisation
de l’action sociale
- Les nouvelles approches des inégalités : cibler les populations vulnérables
- La question urbaine : cibler les quartiers
- La question ethnique : cibler les catégories discriminées
- Individualisation et contractualisation : de la classe aux personnes
- Une polarisation croissante entre assurance, assistance et contrôle
- Au contact des institutions : rapports de domination et processus d’acculturation
- L’ambivalence des rapports aux institutions
- Distance au « monde des autres » et personnalisation de la relation institutionnelle
- Face au guichet : contraintes et ressources
- Des rapports contrastés aux institutions au sein des classes populaires
- L’incidence des « petites différences »
- Les institutions : une ressource pour les femmes ?
- Acculturation ou appropriations ?
- L’ambivalence des rapports aux institutions
- La jeunesse populaire précarisée
face aux institutions : un cas emblématique
- Les dispositifs d’insertion comme processus d’acculturation
- L’apprentissage d’un « espace des possibles » limité
- Les conditions de l’adhésion aux dispositifs d’insertion
- Police, justice, psychiatrie : vers
une « gestion des risques » ?
- Une pénalisation accrue de la délinquance juvénile
- La pathologisation des déviances juvéniles : une psychiatrisation de la question sociale ?
- Des familles en demande de soutien institutionnel
- Le ressentiment d’une partie de la jeunesse masculine envers les institutions
- Les dispositifs d’insertion comme processus d’acculturation
- Les recompositions de l’État social :
un facteur de fragmentation des classes populaires
- Chapitre 7 Les classes populaires et la politique après la classe ouvrière
- Quand la « classe ouvrière » représentait politiquement les
classes populaires
- La classe ouvrière se construit
- Le « retournement du stigmate »
- Un triple ancrage : sociabilités locales, encadrement municipal et syndicalisme
- Un travail d’homogénéisation de la classe qui est aussi un travail d’exclusion
- Des années 1950 aux années 1970 : l’apogée de la
centralité ouvrière
- Une centralité ouvrière portée par les partis et les militants
- Le « vote de classe » des ouvriers
- Un degré de mobilisation inédit
- La classe ouvrière se construit
- « Un monde défait » : désaffection partisane et
démobilisation des mondes populaires
- La fin de la centralité ouvrière en politique
- Une distance sociale accrue entre organisations militantes et classes populaires
- Le brouillage des représentations des dominés par les partis et syndicats
- Abstention électorale et déclin du militantisme de terrain
- Des votes de plus en plus intermittents
- Une démobilisation militante dans les quartiers populaires
- L’éclatement des votes populaires
- La fin du « vote de classe » ?
- Les votes Front national : hétérogénéité sociale et poids des contextes locaux
- Les votes à gauche : bastions et votes intermittents
- La fin de la centralité ouvrière en politique
- Quels engagements et mobilisations
en milieu populaire aujourd’hui ?
- Un renouvellement des mobilisations
dans le monde du travail
- Le déclin de la syndicalisation et des grèves
- Contestations au travail
- L’engagement des habitants des espaces et quartiers populaires : quelle
politisation ?
- Des formes de protestation disqualifiées
- La marginalisation des ouvriers et des employés dans la vie politique locale
- Engagements associatifs et (dé)politisation
- Un renouvellement des mobilisations
dans le monde du travail
- Quand la « classe ouvrière » représentait politiquement les
classes populaires
- Conclusion
- Index thématique
- Index des auteurs
- Liste des sigles
- Bibliographie générale
- Collection U
- Index
- $
- a
- b
- c
- d
- e
- f
- g
- h
- i
- j
- l
- m
- o
- p
- q
- r
- s
- t
- u
- v
- É
- é
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