Coup de cœur

Roman très plaisant sur les secrets de famille et sur fond de guerre, qui tire son originalité du point de vue que Pauline Dreyfus a choisi, nous immerger dans le milieu aristocratique de l’époque. La duchesse de Sorrente, personnage frivole et égoïste ne se préoccupe guère du conflit. Elle évolue dans l’ambiance fastueuse du spectacle, de la mode et de la littérature où on ne parle que de toilettes élégantes ou de repas chez Maxim’s. Mais la petite histoire se mêle à la grande. Les français assistent à l’ascension du maréchal Pétain et en septembre 40 c’est l’exode. Natalie se morfond dans sa villa de Cannes. Quand elle apprend qu’elle n’est pas la fille de son père, elle est bouleversée et perd tous ses repères. Elle entre de plein fouet dans la guerre et se trouve confrontée à de nouveaux questionnements. C’est ce nouveau comportement qui est intéressant ! L’auteur décrit bien la dépression et la descente aux enfers de la duchesse aggravée par son addiction à la morphine, qui la détruit doucement mais sûrement jusqu’à sa mort en 1945. L’auteur fait un portrait cruel et sans concessions de cette société dans laquelle l’héroïne ne va plus se reconnaître. Le style est agréable, l’écriture est mordante et ironique avec un sens certain de la formule ! «Ce sont des choses qui arrivent» entend on souvent dire à propos d’adultères ou de naissances illégitimes ! Si on ne s’identifie pas vraiment aux personnages, on les suit tout de même avec intérêt et curiosité. La fin du roman est superbe, tout est dit !