Coup de cœur

Philippe Torreton rend un formidable hommage à sa grand-mère maternelle, celle qu’il appelait « Mémé » et à qui il a toujours porté une grande affection : « Je ne voulais pas qu’elle meure avant mes vingt ans, car à vingt ans on est grand, on est un homme et un homme c’est dur à la peine, mémé il faut tenir ! À vingt ans, j’ai repoussé la "date de mort acceptable" à trente. Quand elle a arrêté de respirer pour de bon, j’en avais quarante et je n’étais toujours pas devenu un homme. » Philippe Torreton a rassemblé ses souvenirs pour dresser un portrait plein de tendresse de sa Mémé, dessinant par petites touches la vie de celle qui a bercé son enfance et l’a aidé à se construire. Sa Mémé, elle avait réponse à tout, elle savait guérir les petites blessures et les gros chagrins ; elle n’aimait gâcher ni les restes de viande qui pouvaient encore être accommodés autrement, ni les bouts de ficelle qui pouvaient encore servir à rafistoler des objets ; elle s’occupait de son jardin et de sa ferme ; elle n’aimait pas recevoir de cadeaux inutiles mais sacrifiait une partie de ses économies pour aider ses enfants. Elle débordait d’une tendresse qu’elle n’exprimait ni par des baisers ni par des mots doux, mais par une attitude toute en retenue et en bienveillance. Avec nostalgie, Philippe Torreton ressuscite les sensations liées à l’enfance, les odeurs de la campagne normande, les silences qui valent mille discours, les petites phrases pleines d’un bon sens paysan, mêlant émotion et intime, sincérité et pudeur.