Coup de cœur

Ce roman est le récit d’une rencontre inattendue, entre Sentarô, jeune pâtissier désabusé et Tokue, vieille femme qui cache un lourd secret. Ces deux là vont apprendre à se connaître et à se faire confiance. Nous sommes à Tokyo à Sakuradori, rue des cerisiers, arbres emblématiques du Japon. Le jeune homme y tient un salon de thé. Sa spécialité ce sont les dorayakis, petits gâteaux fourrés à la pâte de haricot rouge. Pourtant les rêves de Sentarô sont ailleurs. Il s’investit de moins en moins et il s’ennuie, le chiffre d’affaire est en baisse. Tokue qui depuis quelques semaines l’observe derrière la vitrine finit par lui donner des conseils pour améliorer sa recette. Le succès ne se fait pas attendre, la clientèle afflue mais Sentarô ne peut pas embaucher la vieille femme… Ce récit n’est pas seulement une belle histoire de transmission et d’amitié entre les générations, c’est aussi une belle leçon de vie et d’espoir face aux tourments de la vie et aux rêves déçus. Pour Tokue «faire des gâteaux, c’était un défi et un combat pour survivre». Elle nous enseigne qu’il faut «prêter l’oreille à tout ce qui est vivant, y compris les arbres, les rayons du soleil, la lune et le vent». Jolie philosophie pour un roman plein d’optimisme qui aide à prendre du recul face aux aléas du quotidien. L’écriture de Durian Sukegawa est poétique et sensuelle. Le Japon est bien présent par la cuisine, les paysages et la langue. Un moment de lecture vraiment délicieux ! (A.P.)