Céder n'est pas consentir Clotilde Leguil
Résumé
Cet ouvrage a pour ambition de donner une portée clinique et politique à l'aphorisme "Céder n'est pas consentir". Il démontre la profondeur de cette distinction, en s'appuyant sur la psychanalyse, la philosophie et la littérature. Le consentement porte toujours en lui une énigme, car consentir, c'est dire "oui", sans savoir, sur fond d'un pacte de confiance avec l'autre. Ce fondement énigmatique du consentement, qui peut aussi comporter une ambiguïté, ne doit pas être confondu avec le forçage. Cet essai pose donc la nécessité éthique d'affirmer une frontière entre "consentir" et "céder" en distinguant l'énigme du consentement comme expérience subjective, de l'expérience du traumatisme sexuel et psychique. Examinant les différents degrés du "se laisser faire", depuis l'expérience de la passion amoureuse jusqu'à celle d'un "se forcer soi-même à faire ce qu'on ne désire pas", Clotilde Leguil montre comment la frontière peut devenir trouble. Traumatisme de guerre, traumatisme intime, comment revenir de ce qui s'est produit ? Comment à nouveau consentir à dire ? S'inscrivant dans l'actualité du mouvement metoo, des collages anti-féminicides, et de la parution du récit événement de Vanessa Springora, cet essai, clinique et politique, fait valoir la nécessité de retrouve une langue à soi, pour pouvoir dire "je" à nouveau.
- Auteur :
- Leguil, Clotilde (1968-....)
- Éditeur :
- Paris, PUF, 2021
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Bibliogr. p. 211-213
- Mots-clés :
- Description du livre original :
- 1 vol. (218 p.) ; 19 cm
- ISBN :
- 9782130829201.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- I Le « Nous » de la révolte,
le « Je » du consentement- Conséquences psychiques
du mouvement #metoo - Effets paradoxaux
de la libération sexuelle - Du « Nous » politique
au « Nous » du pacte amoureux
- Conséquences psychiques
- II Énigme du consentement
- Obscur consentement
- Le risque du consentement
- Ambiguïté du consentement
au féminin
- III Entre « céder » et « consentir »,
une frontière- Enjeu éthique d’une distinction
- Une frontière au niveau du corps
- « Qui ne dit mot consent ? »
- IV Le consentement,
intime et politique- Contre le droit du plus fort,
le consentement du sujet - Destitution du pouvoir des pères
- Consentement politique forcé
- Contre le droit du plus fort,
- V En deçà de consentir,
« se laisser faire »- « Se laisser faire », consentir
à se dessaisir de soi - « Se laisser faire », s’inquiéter
du désir de l’Autre - « Se laisser faire »,
céder à l’effroi
- « Se laisser faire », consentir
- VI « Céder sur »
- « Céder sur son désir »
- Choisir son désir,
un vouloir inconditionnel - Ne pas céder
à l’emprise du Surmoi - Renversement
du sens de la culpabilité - Ne pas se trahir soi-même
- VII « Céder à »
- Situation traumatique
- Figement, impossibilité de dire
- Marque ineffaçable, hantise
- Cession
- VIII Langue coupée
- Le cri de Philomèle
- Ne pas taire
ce qu’on ne peut pas dire
- IX Qui me croira ?
- La bouche cousue de Dora
- Le reste du trauma, intraduisible
- X Ressusciter le silence,
pouvoir en revenir- Céder à l’effroi de la guerre
- Le voyage au bout
de l’enfer de Nick - Le récit du trauma,
lambeau de discours
- XI Consentement à être
autre à soi-même- Consentir à un dédoublement
- Une jouissance « à elle »
- Le consentement, un déplacement
- XII Folles concessions
- Déprise et emprise
- Se croire aimée, s’égarer
- Mésusage de la psychanalyse
au service de la pulsion
- XIII Au-delà de la révolte,
consentir à dire- Consentir « au nom de »
- Désobéir
- Annexe
- Bibliographie
- Filmographie
- Remerciements
Commentaires
Laisser un commentaire sur ce livre