Le nouvel esprit du salariat : Rémunérations, autonomie, inégalités Sophie Bernard
Résumé
Nous assistons depuis les années 1970 à une déstabilisation du salariat en France, mis en péril par la multiplication des formes d'emplois précaires et l'expansion du travail indépendant. Dans un tel contexte, l'évolution des formes de rémunération et de mobilisation de la main-d'oeuvre contribue à fragiliser les salariés. Ce nouvel esprit du salariat, foyer central de diffusion des valeurs individualistes et méritocratiques qui irriguent la société, promeut l'avènement d'un travailleur autonome et responsable. Mais faut-il l'envisager comme un progrès, tel que le présentent les employeurs, ou comme une nouvelle forme de sujétion des travailleurs ? L'enquête de Sophie Bernard, menée durant près de vingt ans auprès de populations variées dans un panel d'entreprises, analyse les mutations qui s'opèrent au coeur du salariat stable. Elle met au jour le développement de profondes injustices mais aussi le déni du lien de subordination, potentiellement risqué pour les salariés, mis au profit des performances de l'entreprise.
- Auteur :
- Bernard, Sophie
- Éditeur :
- Paris, Editions de l'Observatoire, 2020
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (242 p.)
- ISBN :
- 9782130814535.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Introduction
- FAIRE SON SALAIRE
- VERS UNE AUTONOMIE POUR L’ORGANISATION
- L’AUTONOMIE POUR L’ORGANISATION
À L’ÉPREUVE DU RÉEL
- Chapitre 1 Le salarié « associé » :
le partage des bénéfices- LES SALARIÉS FACE À LA PRESSION
DU JUSTE-À-TEMPS- En rayon, « tout le monde
met la main à la pâte » - En caisse, « aller toujours plus vite
et garder le sourire »
- En rayon, « tout le monde
- L’ÉMERGENCE DE LA FIGURE
DU SALARIÉ « ASSOCIÉ »- Six mois de salaire supplémentaire !
- « Quand on vole Maximag,
on vous vole… » - Intériorisation du contrôle
et émulation collective - Une convergence des intérêts
de l’entreprise et de ceux des salariés
- DU PARTAGE DES BÉNÉFICES
AU PARTAGE DES RISQUES- Les « nostalgiques »
- Les « nouveaux prolétaires »
- Les « professionnels »
- LES SALARIÉS FACE À LA PRESSION
- Chapitre 2 Le salarié « méritant » :
les primes sur objectifs- ÉTABLIR DES INÉGALITÉS « JUSTES »
- Bonne prime = bon travail
- La « carotte » des primes
- (Se) distinguer
- LUTTER CONTRE LE « BÂTONNAGE »
OU FAIRE DES ÉCONOMIES ?- La marginalisation
de la « réalisation budgétaire » - L’absence de maîtrise
de la « création de valeur » - Un encadrement
de « l’évaluation managériale » - De la satisfaction client
à la chute des primes
- La marginalisation
- LE « SAUPOUDRAGE » : UN RENONCEMENT
À L’IDÉAL MÉRITOCRATIQUE- De l’idéal méritocratique
à la logique des quotas - « Saupoudrer » pour pacifier
- « Saupoudrage » et déception
- De l’idéal méritocratique
- RÉPARER LES INJUSTICES
- Des inégalités « injustes »
- Réduire les inégalités « injustes »
- DES FEMMES QUI DÉMÉRITENT ?
- Les femmes moins payées que les hommes
- Des inégalités « justes » ?
- ÉTABLIR DES INÉGALITÉS « JUSTES »
- Chapitre 3 Le salarié « quasi indépendant » : les commissions
- AUTONOMIE VERSUS CONTRÔLE DU TRAVAIL
- Une appropriation de la clientèle
- Une forte autonomie au travail
- Autonomie pour l’organisation versus autonomie hors organisation
- UNE INCERTITUDE SALARIALE CROISSANTE
- Une croissance de la concurrence
- Des clients en difficultés
- Limiter l’incertitude
- Développer sa clientèle
- LES PROMESSES DU SALAIRE À LA COMMISSION : « MONSIEUR GAGNE-PAIN »
- Un métier lucratif
- Des horaires extensibles
- Le désengagement professionnel des femmes au service de la carrière masculine
- L’ILLUSION DU TRAVAIL AUTONOME :
« MADAME GAGNE-PETIT »- Un travail ou une occupation ?
- Une autonomie
au service de la conciliation - Salaire d’appoint
et vulnérabilité des femmes
- AUTONOMIE VERSUS CONTRÔLE DU TRAVAIL
- Conclusion
- Remerciements
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