L'utilitarisme John Stuart Mill précédé d'un entretien avec Gaspard Koenig traduction, notes, chronologie et préface par Georges Tanesse

Résumé

Ce traité de John Stuart Mill a été publié en 1863. Il s'inspire de la morale de Bentham, fondateur de l'utilitarisme à la toute fin du XVIIIe siècle, qui partait du principe que le plaisir est l'unique but de l'existence. Mill, son disciple, a su comprendre que même une philosophie utilitaire ne saurait se passer d'une conscience et il a voulu la doter d'un sentiment du devoir et d'une obligation morale. Bentham avait lancé la formule : chercher le bonheur du plus grand nombre en identifiant toujours l'intérêt de l'individu à l'intérêt universel. Sans combattre ce point de vue, Mill observe qu'on trouve d'autant mieux le bonheur personnel qu'on le cherche moins, et qu'on y parvient en travaillant au bonheur des autres, à l'amélioration du sort de l'humanité.

Auteur :
Mill, John Stuart (1806-1873)
Préfacier :
Koenig, Gaspard (1982-....) ; Tanesse, Georges
Éditeur :
Paris, Flammarion,
Collection :
Champs
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
En appendice, choix de documentsTraduit de l'anglaisBibliogr. p. 169-172
Mots-clés :
Nom commun :
Utilitarisme
Description du livre original :
1 vol. (VIII-172 p.) ; 18 cm
ISBN :
9782081428447.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Note sur l'édition
  • Chapitre premier Considérations générales
    • Le problème moral.
    • Critique des morales intuitionnistes.
    • Le principe de l'utilité, reconnu ou non, a exercé une influence profonde sur la formation des croyances et des doctrines morales.
    • Objet du présent ouvrage.
  • Chapitre II Ce que c'est que l'utilitarisme
    • 1re objection : L'utilitarisme condamne-t‑il le plaisir ?
    • L'utilitarisme soutient au contraire que la seule chose désirable comme fin est le bonheur, c'est-à‑dire le plaisir et l'absence de douleur.
    • 2e objection : La conception utilitariste de la vie est‑elle basse, vile et égoïste ?
    • La qualité des plaisirs.
    • Conditions d'une expérience valable en matière de qualité.
    • Il faut distinguer bonheur [happiness]
      et satisfaction [content].
    • Le verdict des juges compétents est sans appel, qu'il s'agisse de la qualité ou de la quantité des plaisirs.
    • L'idéal utilitariste, c'est le bonheur général et non le bonheur personnel.
    • Définition de la morale utilitariste.
    • 3e objection : Le bonheur est‑il impossible ?
    • Le bonheur que nous pouvons espérer.
    • Il dépend directement de nous-mêmes pour une part.
    • Il dépend, pour une autre part, de l'éducation que nous recevons et des progrès réalisés par l'humanité, soit dans l'organisation des sociétés, soit dans sa lutte contre les fléaux naturels.
    • 4e objection : L'utilitarisme n'exclut‑il pas le sacrifice de soi-même ?
    • Le sacrifice n'a de valeur morale que s'il a pour objet le bonheur d'autrui.
    • Dans l'état imparfait de nos arrangements sociaux, la disposition à se sacrifier aux autres est la plus haute vertu.
    • Mais le progrès des institutions sociales et de l'éducation doit finir par ôter au sacrifice toute raison d'être.
    • 5e objection : L'idéal utilitariste est‑il trop élevé pour l'humanité ?
    • Règle et motif.
    • C'est dans un cadre restreint qu'il faut le plus souvent appliquer le principe d'utilité.
    • 6e objection : Est‑il vrai que les utilitaristes jugent froidement les actes sans s'intéresser à l'agent ?
    • 7e objection : L'utilitarisme est‑il une morale sans Dieu ?
    • 8e objection : L'utilitarisme est‑il une morale de l'« intérêt » ?
    • Distinction de l'utile [useful] et de l'expédient [expedient].
    • 9e objection : Avons-nous le temps, avant d'agir, de calculer les effets de notre conduite sur le bonheur général ?
    • Les règles de la morale courante sont nées des expériences séculaires de l'humanité en matière de bonheur.
    • 10e objection : La morale utilitariste risque-t‑elle, plus que les autres morales, de donner lieu à une casuistique malhonnête ?
    • Tout au contraire, c'est l'utilitarisme qui permet encore le mieux de résoudre les conflits de devoirs.
  • Chapitre III De la sanction dernière
    du principe de l'utilité
    • Le problème des « sanctions » se pose dans les mêmes termes pour tous les systèmes de morale.
    • La morale utilitariste possède ou peut posséder les mêmes « sanctions » que les autres morales.
      • 1o Les « sanctions » extérieures
      • 2o Les « sanctions » intérieures.
    • Le sentiment du devoir, essence de la conscience morale.
    • Complexité du sentiment de l'obligation morale.
    • Ce sentiment joue comme « sanction » en faveur de l'utilitarisme aussi bien que des autres morales.
    • On n'accroît pas la force de l'obligation morale en prétendant la rattacher au domaine des « choses en soi ».
    • Les sentiments moraux ne sont pas innés ; ils sont acquis, mais cependant naturels.
    • La morale utilitariste trouve un solide point d'appui dans le sentiment social, qui est naturel à l'homme.
    • Les progrès de la civilisation tendent à renforcer et à élargir ce sentiment.
    • On peut concevoir un système d'éducation qui revêtirait un caractère religieux et qui serait orienté vers le développement de l'altruisme.
    • Comte et la religion de l'humanité.
    • Le sens social, quoique insuffisamment développé, existe déjà chez tout individu normal.
  • Chapitre IV De quel genre de preuve le principe
    de l'utilité est susceptible
    • Les questions relatives aux fins suprêmes ne comportent pas de preuves directes.
    • Pour l'utilitarisme, la seule chose désirable comme fin est le bonheur.
    • Ce qui est désirable, c'est ce qui est désiré en fait.
    • 1o Tout le monde, en fait, désire le bonheur.
    • 2o On ne désire jamais en définitive que le bonheur.
      • a) Beaucoup, il est vrai, désirent aussi la vertu.
      • b) Les utilitaristes le reconnaissent et affirment même que la vertu est désirable pour elle-même.
      • c) C'est que la vertu, après avoir été moyen du
        bonheur, est devenue partie du bonheur.
      • Il en est ainsi pour l'argent…
      • … pour le pouvoir, la célébrité, etc.
      • d) Mais la vertu est, de toutes les choses désirables, celle qui peut le plus contribuer au bonheur général.
    • Appel à l'observation psychologique pour la vérification de la thèse : le plaisir est le seul objet du désir, la douleur le seul objet de l'aversion.
    • 3o Mais ne peut‑on pas « vouloir » autre chose
      que le bonheur et le plaisir ?
      • a) L'acte de volonté est en effet différent du désir
      • b) Mais il n'est qu'un désir consolidé par l'habitude.
      • c) Application pratique : pour éveiller ou affermir la volonté vertueuse, il faut rendre la vertu attrayante.
  • Chapitre V Du lien qui unit la justice et l'utilité
    • Peut‑on rendre compte des exigences de la justice, et surtout du sentiment que nous en avons, par des considérations d'utilité ?
    • Analyse de l'idée et du sentiment de la justice.
      • 1re méthode d'investigation : Y a‑t‑il une qualité commune à tous les actes qualifiés d'injustes qui nous permette de déterminer l'origine du sentiment de la justice ?
      • Infraction à la justice légale.
      • Infraction à la justice morale.
      • Mérite et démérite.
      • Violation des engagements pris.
      • Partialité.
      • Inégalité non justifiée.
      • La question n'est pas résolue.
      • 2e méthode d'investigation : Étymologie et évolution sémantique. Conformité à la loi positive.
      • Conformité à une loi idéale.
      • C'est l'obligation et la sanction punitive qui définissent la moralité prise dans son ensemble.
      • L'obligation de justice donne naissance à un droit corrélatif chez une ou plusieurs personnes déterminées. Les obligations de générosité et de bienfaisance ne donnent naissance à aucun droit.
    • Conclusion de l'enquête. Genèse du sentiment
      de la justice et du droit.
    • Deux éléments : le désir de punir et l'existence
      d'une personne lésée.
    • Le désir de punir naît de deux sentiments instinctifs : le besoin de se défendre et la sympathie.
    • C'est l'élargissement de la sympathie qui donne à ce sentiment son caractère moral.
    • Récapitulation.
    • L'idée de droit est un simple aspect de l'idée de justice.
    • Avoir un droit, c'est avoir quelque chose dont la société doit garantir la possession, en vue de l'utilité générale.
    • Le sentiment du droit tient son caractère particulier du genre d'utilité auquel il correspond :
      la sécurité personnelle.
    • Le critérium de l'utilité est le seul qui puisse mettre fin aux controverses sur le droit et la justice. Quelques exemples.
    • Le droit de punir.
    • La rémunération du travail.
    • La répartition des impôts.
    • Nécessité de bien distinguer le juste et l'expédient.
    • Utilité supérieure des règles de justice. C'est par leur observation seule que la paix se maintient entre les hommes.
    • Les principales règles de justice.
      • Principe fondamental : Rendre le mal pour le mal et le bien pour le bien.
      • 1er corollaire : Ne pas décevoir l'attente qu'on a fait naître.
      • Autres applications.
      • 2e corollaire : Être impartial et n'admettre aucune inégalité injustifiée.
    • Conclusion : Les actes de justice correspondent à des exigences sociales qui sont les plus importantes et les plus impérieuses de toutes.
  • Notes
    • 1. Considérations générales
    • 2. Ce que c'est que l'utilitarisme
    • 3. De la sanction dernière du principe de l'utilité
    • 4. De quel genre de preuve le principe de l'utilité est susceptible
    • 5. Du lien qui unit la justice et l'utilité
  • Annexes
    • Chronologie
      • L'enfance et la jeunesse
      • La crise de 1826 et la maturité
      • Les dernières années
    • Préface de Georges Tanesse
      à l'édition de 1988
    • Bibliographie sommaire
      • I. – Œuvres de J. S. Mill
      • II. – Correspondance de J. S. Mill
      • III. – Vie de J. S. Mill
      • IV. – Sur la philosophie pratique de J. S. Mill

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