Coup de cœur

Hatoko rentre à Kamakura pour reprendre la papeterie que lui a léguée son aïeule, mais elle ne va pas se contenter de vendre des cahiers et des crayons. Comme son aînée, pour perpétuer la tradition, elle va devenir écrivain public. C’est la grand-mère qui initie sa petite-fille à ce métier singulier. Elle lui apprend à maîtriser les hiraganas et les katakanas, et lui révèle les secrets des quatre trésors du lettré, la pierre à encre, le bâton d’encre, les pinceaux et le papier. Pour devenir experte, Hatoko devra rencontrer son «moi calligraphique» et se souvenir de ce que sa grand-mère lui a murmuré à l’oreille : «c’est avec le corps qu’on écrit», et pas seulement avec la tête. Si on passe beaucoup de temps dans la papeterie, on parcourt aussi les rues de la ville, ses temples et ses petits restaurants. On va à la rencontre des habitants et on partage leur quotidien. Le récit se découpe en quatre parties, chaque partie correspondant à une saison et aux coutumes qui s’y rattachent, comme les vœux pour la saison des pluies, la fête des morts ou la fête des lanternes. On suit l’évolution de la jeune fille qui s’investit de plus en plus pour être à l’écoute de ses clients et répondre au mieux à leurs attentes. Dans ce livre très agréable à lire Ito Ogawa met en lumière un métier longtemps oublié et sa fonction dans la société nipponne. C’est un roman d’apprentissage et de transmission et un bel hommage à l’écriture et à la calligraphie qui fait partie des Beaux Arts au Japon. (A.P.)