Résumé

Fils d'instituteur P. Jacquet est né le 8 août 1876 à Pierreclos Il obtient le Brevet de l'Enseignement primaire et rentre à l' Ecole Normale de Mâcon (1893-1896). Il obtiendra un diplôme de maître de gymnastique en 1896 et un diplôme d'honneur de la Sté Nle des Conférences populaires en 1902. En 1903, il est nommé instituteur à Igé, école dirigée par son père Joseph. Il épouse l'année suivante Mathilde Lachaux de la commune de La Charmée près de Givry dont il aura trois enfants : Pierre (1905-1980) ; Edmond (1911-1944) et Roger né en 1918 qui habite aujourd'hui à Chalon-sur-Saône. A la mort de Joseph Jacquet le 25 décembre 1913, Pierre Jacquet lui succède au début de l'année 1914 et assurera la Direction de l'école d'Igé jusqu'en 1926. .La fin de la première année de classe s'achève à peine que Pierre Jacquet est mobilisé le 7 août 1914 en tant que Sergent-major. Il est affecté au 60ème régiment d'Infanterie territoriale sur les fronts de Lorraine et de Belgique et ne reviendra définitivement à Igé que le 6 janvier 1919. Croix de guerre et cité à l'ordre du régiment. Il sera aussi récompensé par le Ministère de la guerre pour son organisation de la Société Mixte de tir créée à Igé en 1905. Comme beaucoup d'instituteurs à l'époque il assure le poste de secrétaire de mairie à Igé et s'intéresse à l'archéologie en compagnie d'E. Grillet. Il recueillera des silex de l'Atelier de la Roche et fouillera d'anciennes tombelles laissant à sa mort une collection de 400 fossiles et outils de pierre taillée et polie prélevés sur le territoire d'Igé. Cette collection, amputée d'une partie volée lors d'une exposition, a été offerte au Collège d'Enseignement Général de Buxy par son fils Roger. Pierre Jacquet et les "Annales". Il conçoit l'idée d'une histoire de sa commune en compulsant les vieux dossiers poussiéreux des archives communales. Il avait pris connaissance des travaux de ses prédécesseurs Arcelin, de Fréminville, Hue et ceux de l'abbé Passot qui, le premier, écrivit une monographie d'Igé, malheureusement perdue à ce jour. Encouragé et conseillé par Léonce Lex ainsi que MM. Lafay, Siraud et E.Grillet il rédigera en 1913 son "Histoire d'Igé". Il en fit plusieurs copies avec de nombreux dessins et illustrations dont deux exemplaires originaux, précieusement conservés par son dernier fils. A noter qu'il avait fait don à son entrée à l'Académie de Mâcon d'une "Notice historique de la commune d'Igé" destinée à la bibliothèque de la société. Il a aussi dressé une carte géologique grand format sur Igé restée inédite. (1m.75x1m.75) présentée pour la première fois à "Igé-Art's 2005" et offert par M. Roger Jacquet à l'Académie de Mâcon en présence de son président Jean Combier qui qualifia ce travail comme "très remarquable". C'est lors de sa séance du 8 janvier 1914, que le secrétaire perpétuel de l'Académie de Mâcon présente son importante monographie sur la commune. Monsieur Lesaing est chargé d'en prendre connaissance et d'en donner son appréciation dans une séance ultérieure. Le 7 mai suivant M. Rey lit le compte rendu de M. Lesaing : "Après avoir reconnu l'intérêt des longues et minutieuses recherches consacrées par l'auteur aux souvenirs préhistoriques et gallo-romains d'Igé, plus tard à sa châtellenie, et aux châteaux et fiefs de La Bruyère, de Chabotte, de Domange, de la Tour de Mailly, enfin aux procès soutenus par la commune aux XVIIIè et XIXè siècles, M.Lesaing rend un hommage mérité au labeur soutenu dont elles témoignent et dont les chercheurs pourront, dans l'avenir, tirer grand profit. Ce travail fait honneur à M.Jacquet, et l'Académie lui adresse les mêmes félicitations qu'aux précédents auteurs". Par la suite,après la donation Grillet, P.Jacquet complètera cette histoire d'Igé qu'il arrêtera à l'année 1921.C'est cette version qui devait être publiée en 1936 dans le tome I des "Annales d'Igé", à l'exception du chapitre sur la haute époque féodale et quelques retouches indispensables (d'après l'introduction de A. Morgand, 1936). Il était associé à l'Académie depuis 1922. Un homme très actif. A Igé ses activités ne se limiteront pas à ses fonctions officielles d'instituteur et de secrétaire de mairie : il participe aux fêtes follkloriques, par exemple. Il va surtout diriger la fanfare d'Igé de 1905 à 1925. Avec elle il participera au concours de Plainpalais à Genève en 1907 et recevra cette fanfare suisse l'année suivante donnant lieu à de mémorables fêtes de réception. Entre 1908 et 1925 la fanfare d'Igé va remporter des prix au concours d'Oullins. Il faut dire qu'il y avait à l'époque de bons musiciens comme Chambosse, Verjus, à la clarinette, F.Jeannoir et F.Bonnet (au piston), Darancy, Dailly, … Ses qualités de musicien, à la flûte en particulier, et ses compétences musicales lui vaudront d'être élu, plus tard, Vice-Président de la prestigieuse fanfare de Saint-Marcel en 1928. Il sera aussi membre de la chorale universitaire jusqu'en 1933. En 1925, il va organiser avec le maire Boillot et son ami E. Grillet la participation d'Igé à la Fête des "Feux Celtiques" le 21 mai sur un terrain communal, près de la Pierre de l'Ecorcherie à Montmain avec un foyer de 60 fagots dressés par les habitants d'Igé. Un an plus tard, en 1926, il est nommé Directeur d'une école à Saint-Marcel près de Chalon/Saône et sera alors remplacé par Monsieur Henri Pin. Toujours aussi dynamique, il écrira une "Histoire de Saint-Marcel" en 1930, restée longtemps inédite et publiée récemment (2000). Il fera de même, en 1933, pour le village de son épouse La Charmée où ils reposent aujourd'hui. Il était membre de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon-sur-Saône et, en 1930, inspecteur des services phytologiques de contrôle des exportations de la Coopérative "La Maraîchère" à St Marcel. Il décède à Chalon-sur-Saône le 13 décembre 1933 à l'âge de 56 ans, après avoir eu l'assurance de l'Académie que son "Histoire d'Igé" sera prochainement publiée et effectivement le premier volume, sous ce titre, sera édité chez l'imprimeur Protat à Mâcon en 1936 perpétuant sa mémoire à jamais.