Les premiers gestes du savoir Pierre Kerszberg
Résumé
L'épistémologie s'intéresse à la connaissance scientifique aux points de vue logique et méthodologique. Soit elle cherche les fondements du savoir qui précèdent la science elle-même, soit elle pose ses problèmes à l'intérieur de la science. Or, depuis que la science mathématique de la nature tend à une forme de mathématique pure, cette distinction classique n'est plus vraiment pertinente. Au-delà des questions épistémologiques habituelles, cet ouvrage propose une lecture critique de la science moderne, où la notion de "fondement" est élargie aux "premiers gestes". Lorsque Galilée a formulé la loi de la chute des corps sous une forme mathématique, il a considéré que les corps du monde physique réel se déplacent dans un espace vide, qui est un milieu idéal. Il a ainsi violé l'interdit posé par Aristote sur le mouvement dans le vide, et depuis lors la question du rapport de la pensée à l'intuition a été soulevée dans le cadre d'une interrogation inédite sur la Nature. La science de la nature a poursuivi son chemin vers sa mathématisation à outrance, et les grandes étapes de ce chemin que sont les théories de la relativité et de la mécanique quantique ont fini par faire resurgir les fantômes de l'intuition qui sont comme des piqûres de rappel du sens de ce qui a été ouvert pour commencer. Il fallait donc poser la question qui fut celle de Husserl : avant de tomber dans le vide, les corps ne sont-ils pas tombés énigmatiquement du vide pour susciter les premiers gestes du savoir? La loi de Galilée ainsi questionnée devient l'emblème d'une interrogation philosophique inédite. Le vide d'où surgissent les phénomènes naturels renvoie en amont de la nature, vers le monde de la vie sur lequel la science n'a pas de prise bien qu'elle en émane. Qu'est-ce qui s'effectue dans ce monde? En essayant d'approfondir cette question, la phénoménologie retrouve dans la science cette dimension intuitive de l'expérience que la science met en question. Dans une métaphysique de la nature tirée de la philosophie transcendantale, Kant l'avait déjà esquissée sous la forme d'une équivoque de l'intuition. Equivoque aussi riche de sens que porteuse d'une énigme à l'horizon de ces premiers gestes du savoir qu'aucun savoir constitué ne peut épuiser.
- Auteur :
- Kerszberg, Pierre
- Éditeur :
- Grenoble, Millon, DL 2014
- Collection :
- Collection Krisis
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Epistémologie | Philosophie des sciences
- Description du livre original :
- 1 vol. (255 p.) ; 24 cm
- ISBN :
- 9782841373024.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Mentions légales
- Introduction - Philosophie des sciences et philosophie première
- Chapitre 1 - Faits et gestes de la science
- Les visées contrariées de la raison
- Commencement et fin de la science
- Les fins essentielles de la science selon la science elle-même
- Le premier geste de la physique contemporaine
- La physique et les apparences sensibles
- Chapitre 2 - La physique commence
- L’unité à l’épreuve
- Multiplication des hypothèses
- La première idée de Copernic
- De la nature au monde et retour
- En partant du mot "nature"
- Mathématique et métaphysique
- Le point de départ de la science de la nature
- La physique exposée à fond
- Singularité de la planète terre
- Chapitre 3 - Transformations critiques de la science
- La mise à l’épreuve du savoir systématique
- Le premier mouvement
- Le premier mathématicien
- Les intentions premières de la science
- L’intuition en question
- Logique et réduction chimique
- Réduction chimique et réduction phénoménologique
- Retour au point de départ
- Chapitre 4 - L’expérience humaine et la théorie scientifique
- La première idée fixe
- Origine de l’espace; origine de la géométrie
- De la géométrie au mouvement
- La chose physique et la chose selon la physique
- Chapitre 5 - L’arche originaire du savoir
- La génération spontanée du monde commun de la vie
- Un monde, deux systèmes
- En prenant l’ascenseur d’Einstein
- Phénoménologie du principe de relativité
- Retour sur l’espace mathématique
- Habiter le monde de la science
- Chapitre 6 - Voir et comprendre
- Redéfinition de la vérité scientifique
- La relativité, de l’idée au principe
- Une question de principes
- L’unité de la nature en question
- Deux grandes idées
- La double vie de l’ego dans le monde naturel
- La nature mathématique de la nature
- L’infini dans tous ses états
- Conclusion - Sens et non-sens dans la science de la nature
- NOTES
- Introduction
- Chapitre 1
- Chapitre 2
- Chapitre 3
- Chapitre 4
- Chapitre 5
- Chapitre 6
- Conclusion
- Du même auteur
- Dans la même collection
Commentaires
Laisser un commentaire sur ce livre