Coup de cœur

Le roman se passe dans les années 50 dans un village du Vexin. Il raconte le combat mené par la jeune Mathilde pour empêcher l’éclatement de sa famille touchée par la maladie. À la Roche Guyon on aime se retrouver au Balto, le café tenu par le père de l’adolescente. C’est le cœur de la vie villageoise, lieu incontournable où les habitants viennent boire un coup, discuter ou danser au son de l’harmonica. Et quand la tuberculose frappe le cafetier, c’est le drame pour ces gens qui jusque là menait une vie sans histoires. C’est l’isolement au sanatorium pour les parents et le placement en famille d’accueil pour les enfants. Mais Mathilde ne peut s’y résoudre et elle va tenter l’impossible pour recréer la cellule familiale. La romancière évoque le contexte historique, avec en toile de fond la guerre d’Algérie et la période dite des trente Glorieuses, Glorieuses peut-être mais pas pour tout le monde ! La Sécurité sociale existe mais tous les commerçants n’ont pas cotisé et l’accès aux soins reste encore difficile. Le BCG est disponible mais on s’en méfie et on hésite à se faire vacciner. Les personnages sont extrêmement attachants, le style est agréable et le récit lumineux malgré la gravité du sujet. C’est à la fois un bel exemple de courage, d’amour filial et de résistance, et un témoignage sur toute une époque. Tiré d’une histoire vraie, ce récit a été inspiré à Valentine Goby par la rencontre avec une femme dont les parents ont passé plusieurs mois dans ce «Paquebot dans les arbres». (A.P.)