Marcel Mauss, savant et politique Sylvain Dzimira [préface de Marcel Fournier]

Résumé

Le destin de l'œuvre de Marcel Mauss est étrange. Fondateur de l'ethnologie scientifique française, héritier intellectuel principal d'Emile Durkheim et de l'école française de sociologie, inspirateur revendiqué de Georges Bataille, Roger Caillois, Claude Lévi-Strauss - et, à travers lui, de Jacques Lacan - et. plus généralement, de toute l'intelligentsia française d'après-guerre, Marcel Mauss reste le plus inconnu des hommes illustres de la tradition sociologique et anthropologique. Pourquoi son parcours intellectuel, dont le fameux Essai sur le don représente le point culminant, est-il si mal compris ? Très probablement parce que Marcel Mauss, principal ami et collaborateur de Jaurès, infatigable militant du socialisme associationniste, n'a jamais accepté de dissocier amour de la science et passion du politique. En cela il s'est montré le fidèle descendant des Saint-Simon, Auguste Comte et Durkheim qui, à l'encontre de la prescription de Max Weber, se voulaient en même temps savants et politiques. Sylvain Dzimira montre ici de manière particulièrement éclairante, comment la pensée anthropologique de Marcel Mauss ne se comprend qu'à la lumière de sa philosophie politique, et réciproquement. Et comment cette posture épistémologique (très éloignée de ce que nous recommande la vulgate aujourd'hui dominante), la seule qui donne à la science sociale toute sa vitalité et sa fécondité véritable, inspire également les travaux du Mauss (Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales).

Auteur :
Dzimira, Sylvain
Éditeur :
Paris, Éd. la Découverte,
Collection :
Textes à l'appui
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Bibliogr. p. 229-235
Mots-clés :
Nom de personne :
Mauss Marcel 1872-1950 -- Pensée politique et sociale | Mauss Marcel 1872-1950 -- Critique et interprétation
Auteur/titre :
Mauss Marcel 1872-1950
Description du livre original :
1 vol. (238 p.) : couv. ill. ; 22 cm
ISBN :
9782707152930.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Remerciements
  • Préface
  • Introduction
    • Marcel Mauss, un auteur majeur de la sociologie française
    • L’Essai sur le don : des raisons d’un « chef-d’œuvre »
    • Héritages maussiens
    • La question de la cohérence entre les dimensions positive et normative de l’œuvre de Marcel Mauss
    • Un objectif à la fois modeste et ambitieux
  • 1. La morale et le politique dans la science
    • 1. La paix, la vie, la guerre, la mort
      • Transformer ses ennemis en amis...
      • ... mais pas à n’importe quel prix ! De l’ambivalence
        • Une primauté ambivalente
        • Danger : don
        • Une primauté instable
      • Donner la mort
        • Le sens de la vengeance : ne pas être un mort parmi les vivants
        • Le sens du sacrifice : solliciter de la vie auprès des dieux
    • 2. De la générosité
      • Être grand : donner plus qu’on n’a reçu
        • Des sauvages magnifiques
        • Des sauvages magnanimes
      • « Il faut savoir thésauriser pour dépenser »
        • Une morale de gaspilleurs ?
        • Une morale d’accumulateurs ?
        • Une morale de dépensiers
      • Du quasi-contrat et des « choses » inaliénables
        • Ne jamais se croire quitte
        • Qui est le propriétaire ?
    • 3. De l’agôn et de son rapport à l’ethos démocratique
      • « Il faut savoir s’opposer sans se massacrer »
        • Hiérarchie et parité
        • Don, grandeur et parité
        • Don, importance et parité
      • « Il faut avoir un sens aigu de soi-même et des autres »
      • « Il est bon qu’il n’y ait pas que le don »
      • Conclusion
      • Annexe
    • 4. Du souhaitable au possible
      • Naturalisme universaliste et déconstructionnisme nostalgique
        • Le naturalisme universaliste : le don, roc de la morale éternelle
        • Un déconstructionnisme radical
        • Un reconstructionnisme nostalgique (il faut « revenir à de l’archaïque »)
      • Constructivisme relativiste et constructionnisme joyeux
        • Un constructivisme relativiste (« chaque société est une »)
        • Un constructionnisme pragmatique (« rien que le possible »)
        • Un constructionnisme joyeux (« suscitons l’enthousiasme »)
      • La voie du milieu. Le sens pratique maussien
        • Un naturalisme constructiviste
        • Ni idéalisme ni opportunisme
  • 2. La science dans la morale et le politique
    • 5. Marcel Mauss pacifiste et socialiste anglophile
      • Pour la paix
        • Pas n’importe quelle paix
        • Marcel Mauss militaire
      • Mauss socialiste
      • « La grande et noble politique anglaise »
        • La grandeur des Anglais et la petitesse des Français
        • Savoir donner
    • 6. Marcel Mauss anti et procapitaliste
      • Marcel Mauss en anticapitaliste non marxiste (« il faut savoir dépenser »)
        • La piste trompeuse de la terminologie marxiste
        • Marcel Mauss plus wébérien que marxiste
        • Le socialisme maussien, ou la révolution par le don
      • Marcel Mauss en procapitaliste
        • Avant la guerre et la révolution bolchevique
        • Après la guerre et la révolution bolchevique
      • La protection sociale (« ne jamais se croire quitte »)
        • Avant la guerre
        • Après la guerre
      • Les nationalisations
        • Avant la guerre
        • Après la guerre
    • 7. Démocratie et critique du bolchevisme Qu’il faut savoir s’opposer sans se massacrer
      • Condamnation du bolchevisme
        • Critique empirico-morale : la question de la coopérative
        • Critique politico-morale : la violence, un choix erroné
        • Critique économique : l’inefficacité du bolchevisme
      • Les motifs honorables des bolcheviks
      • Le sens pratique : ne pas s’interdire des alliances futures
      • Que retenir du bolchevisme ?
    • 8. Pour un socialisme associationniste
      • Coopération, civisme et démocratie (« avoir un sens aigu de soi et des autres »)
        • Avant-guerre : la coopérative comme école de la solidarité, contre le capitalisme
        • Après-guerre : la coopérative comme école du civisme, pour la démocratie
        • Un héritage durkheimien assumé
        • Un héritage réfléchi
        • Le sens pratique maussien
      • Pour une économie plurielle
        • Qu’on n’abolira pas le marché
        • La norme socialiste : une mixture
    • Conclusion
      • Un optimisme raisonné, entre don, foi et espoir
        • Foi dans la paix
        • Foi dans le socialisme
        • Foi dans la démocratie
        • Espoir que la paix l’emporte
        • Espoir que le socialisme triomphe
        • Espoir que le camp démocrate sera victorieux
      • Pour conclure
  • Bibliographie

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