Coup de cœur

En pleine guerre de Sécession, un portrait de femme saisissant et original. Constance, mariée à Bartholomew, se travestit en homme pour rejoindre les rangs de l’armée de l’Union et combattre les sudistes. L’auteur s’attache à nous la rendre très proche, en nous faisant partager au plus près ses aventures et ses émotions. On est rapidement immergé dans la guerre avec ses combats, ses blessés et ses morts. La vie de soldate est dure mais Constance tient le coup, elle a de qui tenir. Sa mère lui a appris à ne jamais baisser les bras. Elle flaire le danger d’où qu’il vienne mais continue à avancer. Elle fume la pipe et le cigare, boit du whisky, se bagarre comme un homme, aussi à l’aise pour manier la baïonnette et le mousquet et tuer le cochon que pour dénicher la première jonquille de printemps. Pas toujours facile de résister à ce climat d’horreur bien rendu par un style et une plume très réaliste, heureusement l’auteur a su créer des pauses rafraîchissantes. Constance dialogue avec sa mère disparue, fait des rencontres improbables, écrit des lettres à son homme, lui parle des oiseaux et des arbres et lui raconte ses rêves étranges dans lesquels elle s’envole pour des contrées en noir et vert. Elle parvient toujours à se sortir des situations les plus périlleuses mais le chemin de retour vers sa maison sera long et difficile et on attend avec impatience les retrouvailles avec Bartholomew, sa mère ne lui a-t-elle pas dit un jour que la peur finit toujours par vous trouver ? (A.P.)