Résumé

"Il va sans dire qu’il ne faut pas chercher, dans Les Chroniques de Mudfog (The Mudfog Papers), la profondeur tragique ni l’énormité dans l’humour qui caractérisent le Dickens de la maturité. Cette œuvre, nouvellement découverte et par ailleurs inachevée, se place chronologiquement entre les Esquisses de Boz et les Papiers posthumes du Pickwick-club, avec le même style quasi-journalistique, la même absence de plan, les mêmes disparates, le même décousu. Et, cependant, cette publication ne saurait laisser indifférents les amis de notre auteur. Ils y trouveront déjà le ton caractéristique du récit, l’acuité du trait, le goût de la parabole malicieuse en même temps que morale qui s’épanouiront plus tard dans les grands romans. Nous avons devant nous un jeune écrivain, supérieurement doué, mais encore novice, à la recherche de soi-même, visiblement tout imprégné de la culture anglaise du XVIIIe siècle dont il s’est nourri. [...] ce qui nous touche le plus, à la lecture des Chroniques ci-après, c’est la présence d’une thématique déjà formée, qui bien évidemment s’enrichira dans les années suivantes, mais ne changera plus. Si le jeune écrivain n’est pas encore tout à fait en possession de sa technique, l’homme, en revanche, est mûr, et sait ce qu’il veut dire." (extrait de la préface de Pierre Gripari)