Résumé

Vous avez aimé Le hussard sur le toit? Vous aimerez La semaine sainte! Sept ans après Giono, en 1958, Aragon se lance dans un genre prétendument mineur et publie à son tour un gros roman historique. Comme Giono, il signe ainsi l'un de ses meilleurs livres, peut-être le meilleur. Son sujet: la fuite de Louis XVIII vers Béthune, tandis que l'Aigle, débarqué de l'île d'Elbe, fond sur la capitale. Son protagoniste: le peintre Théodore Géricault, qui a abandonné sa palette bariolée pour l'uniforme de mousquetaire, et qui accompagne le roi déchu, alors qu'en toute logique il devrait rejoindre l'Empereur triomphant. Ledit mousquetaire ressemble autant au hussard Angelo qu'à leur modèle commun, le petit Fabrice del Dongo égaré dans une morne plaine belge. Les préoccupations contemporaines ne sont pas absentes du récit: non content de mettre en scène des conspirateurs républicains du côté d'Amiens, Aragon évoque une grève de mineurs en 1919 dans une parenthèse anachronique. Mais son roman reste avant tout un tableau grandiose et minutieux de ces vingt-cinq années de tempêtes qui aboutirent aux Cent-Jours. Autour de Géricault gravitent des maréchaux d'Empire, des régicides devenus royalistes, des survivants aux fidélités multiples: une génération qui vécut à la vitesse d'un cheval emballé. Et, pour comble de bonheur, pas une once de réalisme socialiste dans ce superbe roman bourgeois!