La Storia : roman Elsa Morante traduit de l'italien par Michel Arnaud
Résumé
En Italie d'abord où il provoqua un véritable débat national, puis partout où il a été publié dans le monde, le livre d'Elsa Morante a immédiatement été reçu comme l'un des grands romans du siècle : un pendant de La Guerre et la Paix. Il est remarquable que cette audience universelle ne soit en rien fortuite. Le propos déclaré de l'auteur -non sans audace- était de "parler à tous, dans un langage commun, accessible à tous". Et cela, non point pour retrouver les facilités du "roman populaire" même au sens noble du XIX ième siècle, mais bien parce qu'il était question pour elle -non sans audace encore- de s'en prendre à l'Histoire elle-même. L'Histoire en son sens double celle du Pouvoir, de ceux qui "font" l'Histoire, et d'autre part celle des hommes qui ne font que subir "l'interminable assassinat" qu'elle est. Ici, plus que Tolstoï, c'est le Victor Hugo des Misérables qu'il faut évoquer, et le grand Michelet : la certitude passionnée que les innombrables victimes de l'histoire en sont les héros véritables et cachés. Il est tout à fait impossible de résumer d'aucune façon l'action de cette vaste "saga d'innocence, de persécution et de mort" -dont le fil conducteur est la mère, Iduzza, et son fils, l'inoubliable Useppe. Cela est d'autant moins possible que le récit "historique" et ses personnages les plus positifs ne cessent d'être reliés au monde de l'imagination poétique où leur appartenance au sacré se retrouve, où malheur et félicité s'équivalent, où la mort d'une chienne n'importe pas moins que les "grandes actions" officielles. Relevons qu'à l'inverse de la plupart des romans "modernes" où il est de convention que l'auteur joue l'inexistence, ce livre possède un narrateur avoué qui intervient dans le récit, par exemple pour dire son incertitude, ou s'excuser de s'étendre sur tel épisode. Il est remarquable que ces interventions du narrateur, loin d'apparaître comme indiscrètes, sont le signe de sa plus parfaite humilité. Il faut sans doute y voir un autre trait de l'audace dont a su faire preuve Elsa Morante dans sa volonté de surmonter la séparation ("moderne" elle aussi) entre auteur et lecteurs. Le roman ne serait donc pas mort. C'est sur ce thème qu'un critique italien, Cesare Garboli, a pu faire ce bel éloge de La Storia : "Maintenant que le roman est revenu parmi nous, nous prenons conscience que seule une femme était capable de lui redonner vie."
- Auteur :
- Morante, Elsa (1912-1985)
- Autres :
- Arnaud, Michel (1907-1993)
- Éditeur :
- [Paris], Gallimard, 1977
- Collection :
- Du monde entier
- Genre :
- Roman
- Langue :
- français ; d'ouvrage original, italien.
- Pays :
- France.
- Traduction de l'ouvrage :
- La Storia
- Description du livre original :
- 615 p. ; 22 cm
- ISBN :
- 207029692X.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Quatrième de couverture
- Citations
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