Résumé

Nous sommes avant 1914. Une époque sans but, sans idéaux capables de mobiliser les énergies, c'est ce que diagnostique Thomas Mann. Hans Castorp quitte Hambourg pour visiter son cousin Joachim en cure de sanatorium à Davos. Il y séjournera sept ans. Ce lieu, fréquenté par la meilleure société, n'est pourtant pas exempt de fracture sociale. La fortune, la nationalité, la culture et la gravité de la maladie hiérarchisent et cloisonnent ce microcosme, cette petite société. Les convenances occupent beaucoup l'esprit du héros, quels égards faut-il avoir pour les malades, pour les moribonds? Car la mort rôde, omniprésente. La vie répétitive, immobile, amène des interrogations sur le temps, son écoulement, sur le sens de l'histoire, le progrès. Et toujours sur la mort... Au milieu de ces graves réflexions philosophiques poussées parfois jusqu'à l'absurde, l'amour platonique du héros pour une belle malade apporte une bouffée de vie. L'auteur fait preuve d'une grande imagination pour meubler les vastes loisirs de cette population désoeuvrée : les connaissances médicales, le ski, les débuts du cinéma et du phonographe, les tables tournantes, des affaires d'honneur... Nous avons ainsi un certain état des lieux de la civilisation européenne du début du 20e siècle. Le livre se clôt sur la déclaration de guerre et la fin de cet état de la civilisation. Traduit de l’allemand par Maurice Betz.