Les occupations : roman Côme Martin-Karl
Résumé
Pierre naît le 25 août 1965 à Colmar, mais il n'y a jamais habité, sa mère y a accouché par hasard. Il grandit dans une petite commune entre Senlis et Beauvais, pas très loin de Plailly où plus tard sera érigé le Parc Astérix. Beaucoup croient que cette région n'est qu'une vaste plaine traversée par des autoroutes, à l'horizon de laquelle émerge seulement une reproduction géante du personnage d'Astérix. En fait, derrière les talus, se tapissent des communes aux noms dépareillés qui conjuguent la tristesse de la ruralité à la laideur des villes défectueuses. Pierre s'appelle Pierre Miquelon. Il ne s'est aperçu que vers treize ans qu'on pouvait y déceler un jeu de mots. Même s'il constitue une collectivité d'outremer de plein droit de la République française, l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est largement inconnu. Pierre n'a pas vraiment souffert de son nom, à la différence d'un de ses camarades de cinquième qui s'appelait Pascal Culas. Avec Pierre, il faut être un peu cultivé pour se foutre de sa gueule ; avec Pascal, c'est livré sur un plateau d'argent, même le plus naze des enfants le traite d'enculé. De toute façon, le jeu de mot sur Saint-Pierre-et-Miquelon n'a pas de réelle saveur. Seuls certains amis de sa sœur à la préfecture s'en délectent, mais c'est parce qu'ils sont naturellement très au fait des questions de statuts territoriaux et qu'ils ont un humour déficient. Jusqu'à l'âge de onze ans, Pierre va à l'école de sa commune, le groupe scolaire Jean-Borçat du nom d'un ancien maire. Jean Borçat a été le premier magistrat de la commune pendant trois décennies. Élu pour la première fois en 1929 à la tête d'une liste fourre-tout baptisée Républicains démocrates et indépendants progressistes pour la défense des intérêts communaux, il fut maintenu par le gouvernement de Vichy puis confirmé à la Libération. Il réussit à faire croire, Dieu sait comment, que sous couvert d'approuver le pétainisme, il oeuvrait en réalité à sa chute. En 1946, il était de nouveau réélu sous une étiquette incohérente de son invention, intitulée Indépendant modéré, puis il conserva son fauteuil sans discontinuer jusqu'à sa mort en 1961. En trente-deux ans de mandat, sa plus grande réalisation aura été la spectaculaire réfection du monument aux morts de la commune, même si cet épisode fut entaché d'un scandale puisqu'il y avait fait, paraît-il, graver des noms de membres de sa famille ayant expiré dans leur lit. Personne ne lui en voulut vraiment, les arguments de bon sens étant légion. - Après tout c'est humain, qui te dit que t'aurais pas fait la même chose à sa place ?
- Auteur :
- Martin-Karl, Côme
- Éditeur :
- J.-C. Lattès, impr. 2013
- Genre :
- Roman
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (206 p.) ; 21 cm
- ISBN :
- 9782709642699.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- ENJEUX
- 1. L’OISE
- 2. LES CHAMPS-ÉLYSÉES
- JUDITH
- LA BONNE
- JUDITH
- LA BONNE, insistante
- JUDITH, agacée
- LA BONNE
- JUDITH
- LA BONNE
- JUDITH
- LA BONNE
- JUDITH
- LA BONNE
- LA BONNE
- 3. LE LOIRET
- 4. LA RUE DE LILLE
- 5. L’OISE
- 6. MONTROUGE
- 7. L’AUDE
- LE COLONEL
- DÉNOUEMENT
Commentaires
Laisser un commentaire sur ce livre