Résumé

Roman traduit de l'anglais par Marie Perrier. "De cette gloire dont il a si longtemps rêvé Vizinczey a fait l'un des thèmes de son nouveau livre, «Un millionnaire innocent». Il y raconte la vie de Mark Niven, dont le père comédien a vu sa carrière finir en piqué à mesure que celle de son illustre homonyme prenait de l'altitude. Le jeune Niven, qui se passionne depuis l'enfance pour les trésors enfouis et les épaves miraculeuses, veut financer le projet fou du père : tourner une nouvelle adaptation cinématographique de «Monte-Cristo». Tandis que l'Amérique fait sa guerre du Vietnam, Niven Jr part ainsi à la recherche d'un galion naufragé, la «Flora», un brick de 230 tonneaux qui sombra, en plein milieu de l'Atlantique, avec à son bord «29 267 diamants, rubis, émeraudes et améthystes, 11 254 perles, presque toutes sans défaut, 743 050 doublons d'or auxquels se mêlaient quelques poignées d'escudos et de piastres, des chaînes et des médaillons d'or, des gobelets, coupes et plats d'or, et ainsi de suite». Vizinczey, on le voit, sait être excellent comptable pour les affaires du portefeuille. Epluche-t-il les listes des meilleures ventes avec la même attention? Minutieux à l'extrême, exigeant jusqu'à l'exaspération de ses collaborateurs (sa traductrice a préféré signer sous pseudonyme sa version du livre que l'auteur a remaniée contre son gré), Vizinczey montre cependant, dans «Un milliardaire innocent», une candeur stendhalienne et une voluptueuse tendresse pour les affaires du style. C'est une leçon de sagesse où le héros peut, comme Vizinczey, résumer ainsi sa vie: «Il y avait un Dieu après tout, et Il était un ami.» (Didier Jacob, Le Nouvel Observateur)