Résumé

J’ai écrit une première fois ce roman il y a vingt ans et n’ai cessé d’y revenir depuis. Maintenant que je l’ai fini, il m’est impossible de m’imaginer privé de la compagnie de personnages qui m’ont habité si longtemps. Je trouvais rassurant de les embarquer avec moi chaque fois que ma vie changeait de cap et de les modifier par la même occasion afin que la distance entre nous ne devienne pas excessive. Pourtant, même si je les ai comme tenus en otage, une phrase de Ruggero Jacobbi, copiée jadis sur un petit papier et gardée dans mon portefeuille, me garantissait leur dignité littéraire : "Les regrets qui taraudent l’écrivain ne concernent pas les projets littéraires auxquels il renonce, mais tout ce que la vie - là, dehors - contient et offre sans cesse et qui jamais ne se traduit en projet littéraire ." En tout cas, maintenant, ces personnages sont libres. Après une aussi longue gestation, il m’est impossible de dresser la liste des personnes à qui ce roman doit quelque chose. Pour être honnête, je ne me souviens pas de chacune d’entre elles. Qu’à cela ne tienne, je les remercie toutes ensemble. Cela dit, un remerciement spécial va à Vinicio Capossela, mon cousin germain (frère, non, je n’en ai qu’un), pour la chanson dont j’ai tiré mon titre définitif , après avoir essayé autant de titres provisoires que de nouvelles moutures : en espérant que la greffe de la chanson sur le roman aura transmis au second un peu de la force de la première. S.V.