Résumé

Nouvelle édition revue et annotée par Karin Königseder. En 1892, un journal viennois présentait ainsi Adelheid Popp : "Cette jeune fille d'à peine vingt ans, qui, il y a peu de temps, était encore ouvrière dans une fabrique de paniers pour un salaire hebdomadaire de six florins qui lui servait aussi à nourrir sa vieille mère, s'est hissée au rang de rédacteur en chef de l'Arbeiterinnen-Zeitung (le Journal des ouvrières) et manie actuellement la plume et la parole avec le même brio." Née en 1869 dans une famille pauvre de Vienne, Adelheid Popp dut travailler très jeune dans une entreprise de textiles. Elle devint rapidement une militante syndicale, l'une des premières à se battre pour la conquête des droits des femmes travailleuses, avant de rejoindre le Parti social-démocrate. "Bête noire des autorités", "phénomène qui intriguait la bourgeoisie", "agitatrice et meneur dangereux", suivant les expressions de ses contemporains citées par Georges Haupt, elle mena, toute jeune encore, après avoir participé à la création du "Journal des travailleuses", une vaste campagne dans toute l'Autriche : oratrice, journaliste, organisatrice, elle combattait pour la protection des ouvrières, pour le principe "à travail égal, salaire égal", pour l'égalité politique des femmes. Elle fut à plusieurs reprises arrêtée et traduite en justice. Elle fut la première femme déléguée par le Parti social-démocrate au Congrès socialiste international de Zurich en 1893, où elle rencontra Engels qui lui exprima son admiration. Elue au Comité directeur du Parti social-démocrate, elle participa à l'organisation du mouvement des femmes en Autriche - "l'organisation politique libre des femmes" - puis au Bureau international des femmes, en 1907, dont elle fut plus tard la présidente. Elle devait mourir en 1939 dans la misère. Traduit de l'allemand par Mina Valette.