Coup de cœur

« Ce qu’il advint du sauvage blanc » est le premier roman de François Garde. Son écriture alerte, tout à la fois riche en descriptions et pleine de justesse dans l’analyse du comportement humain, n’est pas sans rappeler celle de J.M.G. Le Clézio (dans le Chercheur d’or par exemple). Ce roman raconte une histoire rocambolesque qui prend tout son intérêt quand on comprend qu’il s’agit en fait d’une histoire vraie. Narcisse Pelletier, mousse de 18 ans sur le navire Saint-Paul, originaire de Vendée, manque à l’appel au moment de où le Saint-Paul quitte une petite île sur une plage d’Australie et s’y retrouve seul. 17 années plus tard, un navire anglais le retrouve. Il vit alors au milieu des sauvages dont il a adopté les rites et a oublié jusqu’au langage des hommes. Octave de Vallombrun qui raconte ce récit, recueillera Narcisse et tentera de le ramener vers sa Vendée natale et sa civilisation. Une affection forte liera les deux hommes. Pourtant, Octave cherchera toute sa vie ce qui est arrivé réellement à ce « sauvage blanc » que les indigènes avaient rebaptisé « Amglo ». Car même en retrouvant sa famille à Saint Gilles Sur Vie, Amglo ne pourra jamais se résoudre à redevenir Narcisse. L'originalité du roman réside notamment de la pluralité des points de vue. On suit ce "sauvage" mais aussi son "sauveur" et grâce à l'alternance des points de vue nous découvrons peu à peu l'histoire de Narcisse. « Ce qu’il advint du sauvage blanc » a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2012.