Made in Germany : le modèle allemand au-delà des mythes Guillaume Duval

Résumé

Que ne lit-on et n’entend-on pas en France sur le « modèle allemand » ? On fait en particulier très régulièrement l’éloge de la rigueur budgétaire allemande, et de la capacité de nos voisins à accepter de lourds sacrifices pour restaurer la compétitivité de leur industrie. Or, explique Guillaume Duval, ce ne sont pas là les véritables raisons des succès actuels de l’économie allemande. Cette réussite est due surtout aux points forts traditionnels du pays : un système de relations sociales très structuré, un monde du travail où le diplôme ne fait pas tout, un pays où l’entreprise n’appartient pas aux actionnaires, un solide réseau de firmes de taille intermédiaire, une longue tradition de décentralisation qui permet de disposer partout d’un capital financier, culturel, social, humain suffisant pour innover et entreprendre, etc. Au cours de la dernière décennie, le boom des pays émergents a permis à l’industrie allemande de profiter pleinement de ces atouts. Au contraire, la profonde remise en cause de l’Etat social menée au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder a fragilisé le modèle allemand : le développement spectaculaire de la pauvreté et des inégalités menace son avenir. On l’aura compris, ce qu’il faudrait copier ce sont plutôt les caractéristiques traditionnelles du modèle allemand que les réformes récentes qui y ont été apportées. Il n’est cependant jamais aisé de transposer les éléments d’un modèle national lié à une histoire particulière. Une meilleure compréhension du « modèle allemand » par les Français est par contre indispensable pour réussir à imaginer ensemble un avenir pour l’Europe.

Auteur  :
Duval, Guillaume (1957-....)
Éditeur :
Éd. du Seuil,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Webliogr., 5 p.
Mots-clés :
Nom géographique :
Allemagne -- Politique économique -- 1990- | Allemagne -- Conditions économiques -- 1990-
Description du livre original :
1 vol. (230 p.) : couv. ill. en coul. ; 21 cm
ISBN :
9782021097795.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction
    Un modèle, sans doute, mais lequel ?
  • 1 Le modèle allemand ne date pas de Schröder
    • 1.1. Il n’y a (heureusement) pas de Paris allemand
      • Une unification tardive
      • Le Zollverein, modèle de la construction européenne
      • La République, un État décentralisé
      • Pas seulement une affaire d’institutions
      • Un pays dense mais équilibré
    • 1.2. Un pays d’émigration sans colonies
      • Chaque Allemand a un oncle d’Amérique
      • Droit du sol et droit du sang
    • 1.3. Quand les corporations font de la résistance
      • Les révolutionnaires français étaient des libéraux
      • La négociation de branche dans l’intérêt du patronat
      • Le dualisme du marché du travail
      • Un substitut aux politiques industrielles publiques
    • 1.4. L’entreprise n’appartient pas qu’aux actionnaires
      • Un droit de veto pour les salariés
      • Le PDG tout-puissant : handicap majeur de l’industrie française
      • Un facteur clé de la compétitivité allemande
      • Des bémols à la Mitbestimmung
      • La banquindustrie en voie de disparition
      • Les scandales de la banquindustrie
    • 1.5. La désinflation compétitive : une drogue dure
      • Le traumatisme de la réforme monétaire de 1948
      • Un consensus très large dans la société
      • Un changement de paradigme difficile
    • 1.6. Les hommes et les femmes : le retard allemand
      • Kinder, Küche, Kirche, les 3 K
      • Hommes-femmes : les écarts se creusent
      • De fortes inégalités salariales
      • Peu de femmes dirigeantes
      • De fortes résistances dans la société
      • Peu de femmes responsables politiques
    • 1.7. Le diplôme ne fait pas tout
      • Le choc de l’enquête Pisa de 2000
      • Une réaction efficace
      • L’apprentissage, un système en crise
      • Une meilleure insertion des jeunes
      • Un manque croissant d’ingénieurs
      • Plus de mobilité sociale dans les entreprises
    • 1.8. Les Allemands et l’écologie : une vieille histoire
      • Une écologie d’abord conservatrice
      • Démographie et écologie
      • Le gaspillage français
      • Le refus de l’étatisme
      • Une avance fragile
    • 1.9. Un pays plus libéral qu’on ne le croit
      • En France, l’étatisme est perçu positivement à droite comme à gauche
      • L’Allemagne tard venue au libéralisme
      • L’ordolibéralisme et le gouvernement par les règles
      • Ludwig Erhard et l’économie sociale de marché
      • L’ordolibéralisme a conquis l’Europe
      • L’Allemagne, un pays profondément conservateur
      • L’État faible n’a pas que des avantages
  • 2 La réunification et son coût : mythes et réalité
    • 2.1. La surprise de la réunification
      • Le deal autour de l’euro
    • 2.2. Une OPA de l’Ouest sur l’Est
      • L’industrie est-allemande en décrépitude
      • Le travail de titan de la Treuhand
      • Un retour en arrière pour les femmes est-allemandes
    • 2.3. Un processus coûteux mais aussi profitable
      • Une économie rééquilibrée vers la demande intérieure
    • 2.4. Un coût élevé pour le reste de l’Europe
      • La récession de 1993 et la crise européenne
    • 2.5. Un pays « normal »
  • 3 Le cas Schröder : anatomie d’une mystification
    • 3.1. Qui est le vainqueur d’Helmut Kohl ?
      • Une ascension sociale hors du commun
      • Le clash avec Oskar Lafontaine
      • L’axe franco-allemand mis à mal
      • Le texte Blair-Schröder de 1999
    • 3.2. Un premier mandat peu convaincant
      • Baisse de dépenses et baisse d’impôts
    • 3.3. L’Agenda 2010 et ses (lourdes) conséquences
      • La rupture de l’Agenda 2010
      • Le scandale des jobs à 1 euro
      • Les choses se gâtent pour Schröder
    • 3.4. Un bilan globalement négatif
      • Un pays qui n’investit plus
      • La baisse des dépenses publiques pénalise la démographie
      • L’Allemagne, mauvais élève du pacte de stabilité
      • La politique de Schröder
        à l’origine de la crise de la zone euro
      • Le chancelier des patrons
  • 4 Les vraies raisons du rebond de l’Allemagne d’Angela Merkel
    • 4.1. Merkel n’a fait que corriger les dégâts de Schröder
      • Beaucoup plus qu’une marionnette d’Helmut Kohl
      • Un manque de feeling européen
      • Le pouvoir d’achat des Allemands toujours à la peine
    • 4.2. Les avantages (provisoires) du vieillissement
      • Pas de bulle immobilière
      • L’implosion démographique allemande ne fait que commencer
      • Les dérapages chauvins pendant la crise de la zone euro
      • L’immigration, une solution problématique
    • 4.3. Les bénéfices de la chute du Mur
      • Les PECO supplantent la France
      • La France n’a pas d’Hinterland
    • 4.4. L’explosion de la demande des pays émergents
      • Compétitivité-coût et compétitivité hors coût
      • L’exception allemande
      • L’effet (massif) de la hausse de l’euro
      • Le faux débat
        sur les entreprises de taille intermédiaire (ETI)
      • Biens d’équipement et automobiles haut de gamme
    • 4.5. L’Allemagne d’Angela Merkel a tiré profit de la crise de l’euro
      • La baisse des taux d’intérêt
      • Le fantasme de l’Allemagne sans l’Europe
  • CONCLUSION
    L’impasse Schröder ou le Green New Deal ?
  • Sources
    • 1. LE MODÈLE ALLEMAND NE DATE PAS DE SCHRÖDER
      •   1.1. Il n’y a (heureusement) pas de Paris allemand
      •   1.2. Un pays d’émigration sans colonies
      •   1.3. Quand les corporations font de la résistance
      •   1.4. L’entreprise n’appartient pas qu’aux actionnaires
      •   1.5. La désinflation compétitive : une drogue dure
      •   1.6. Les hommes et les femmes : le retard allemand
      •   1.7. Le diplôme ne fait pas tout
      •   1.8. Les Allemands et l’écologie : une vieille histoire
      •   1.9. Un pays plus libéral qu’on ne le croit
    • 2. LA RÉUNIFICATION ET SON COÛT : MYTHES ET RÉALITÉ
    • 3. LE CAS SCHRÖDER : ANATOMIE D’UNE MYSTIFICATION
    • 4. LES VRAIES RAISONS DU REBOND DE L’ALLEMAGNE D’ANGELA MERKEL
  • Remerciements

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