adieu aux abeilles [L'] : nouvelles Alexandre Voisard
Résumé
"Cest vrai quà chaque fois que retentit la voix intérieure dAlexandre Voisard, cest le pays qui respire. Le poète reste là, immobile dans sa pose de poète, espérant quelque pépite déternité au bord de sa rivière de mots diamantés. Pourtant il a peur. Peur du silence, peur du tumulte, peur de se faire flinguer dans les anciennes ornières de la mémoire par les voyous de la critique, par les «escarpes» embusqués qui font des gorges chaudes du moindre faiblissement du verbe. Mais non, Alexandre Voisard na rien à craindre, lui qui trône pour bien des éternités encore au panthéon de la francophonie. Mieux, ces deux nouveaux recueils (Fables des orées et des rues et "LAdieu aux abeilles") pérennisent un peu plus la présence de lauteur et surtout rappellent à la jeune génération que lécrivain na rien perdu de son mordant. Dans un souci de disponibilité, ils rapatrient en plus quelques textes éparpillés dans des revues ou gisant dans des coffrets dart. Ce qui frappe au premier chef dans "LAdieu aux abeilles", cest une forme dabandon poétique, une suspension du temps, presque une résignation : «Les journées passent écrit-il dans la nouvelle au titre éponyme de louvrage , on se demande bien comment, tandis que, pour loisif que pense être désormais Sylvain, elles ne sont que caprices de lumière entre ciel et terre et égarements dabeilles à la fenêtre. » Le livre serait donc un Adieu à la lumière comme dans la tragédie grecque ? Labeille, reine de la nature, celle qui transforme en lumière les sucs vitaux, serait-elle cette insidieuse passeuse déternité? Le poète ne veut croire quà un «égarement». Il relègue la mort dans la remise à métaphores. Pourtant labsence est maîtresse des présents récits. De la petite mort à la grande faucheuse il ny a quune illusion de vie. Une vie qui vous visse à la place subalterne qui est assignée à lécrivain maudit. Et lironie domine sur linaccessible beauté: un compositeur qui sublime son fiasco amoureux, un facteur qui flingue «en charpie de mots» une prétendue lettre damour adressée à lobjet de son désir, une pasionaria dont «chacune des caresses me révélait une des trois cent quatre-vingt-neuf facettes de la folie», une odalisque posant pour un peintre empêtré dans son passé et inoculant lillusion de lart. À cette impossibilité de créer une uvre parfaite répondent les «interminables funérailles de lamour». Heureusement, la femme, la vraie, serait lépousée qui vous a précédé du côté de limaginaire ou celle de vos rêves éveillés: «Cest ainsi que la vie passe, la belle vie, dans un dialogue qui nen finit pas, avec les anges, les vrais anges quon a croisés sur sa route et quon a pris une fois par la main et qui tout en bavardant vous accompagnent sans défaillance, en vos allées et venues le long des précipices où la réalité vous guette.» (Yves-André Donzé, Le Quotidien jurassien)
- Auteur :
- Voisard, Alexandre
- Éditeur :
- Bernard Campiche, 2003
- Langue :
- français.
- ISBN :
- 2882411332.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- L'Adieu aux abeilles
- Decrescendo
- Après vous
- La Convive
- La Lettre volée
- L'Étrange Pasionaria
- Un épisode dans la vie du peintre Gildas Pouget
- NOTES
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