Le pont sur la Drina Ivo Andrić postf. de Predrag Matvejevitch trad. du serbo-croate par Pascale Delpech

Coup de cœur

Ivo Andric, prix Nobel de littérature 1961, nous fait la chronique d’un endroit qui nous semble si confus et inconnu : Višegrad, en actuelle Bosnie-Herzégovine, tout proche de la frontière serbe. Depuis le 16^ème siècle, le pont sur la Drina, construit par un vizir Ottoman, permet de relier un bout de la Bosnie et de la Serbie. Les Europes se rencontrent précisément grâce à ce pont : il fait de Višegrad - une ville dont l’identité, selon les invasions, sera fluctuante - un haut lieu du multiculturalisme et de la cohabitation européenne. À ceux qui perçoivent les Balkans comme les confins perdus de l’Europe, Andric leur montre une richesse infinie, celle d’un territoire soumis aux différents Empires qui l’entourent, et dont les populations arrivent à vivre ensemble coûte que coûte. Chrétiens, musulmans, mais aussi turcs, tsiganes, juifs, se côtoient dans cette petite ville. Et l’auteur nous fait la chronique de ce concentré de culture ; en s’intéressant aux plus petits, avec une grande tendresse. Les coutumes, les traditions, la mémoire populaire, tous ces éléments emprunts d’une très grande fierté subissent les affronts du temps long, sont tantôt maltraités tantôt honorés, alors que le pont assiste à cette vie commune qui se fait, se défait, jusqu’à l’effondrement de cet équilibre si délicat en 1914. Le pont sera détruit durant la Première Guerre mondiale.

Résumé

Visegrad-petit bourg de Bosnie où Ivo Andric passa une partie de son enfance, possède depuis le XVI e siècle un très beau pont de pierre blanch. C'est sur la kapia, la petite place publique ménagée en son milieu, que se concentre la vie des habitants et que se déroulent les évènements les plus importants : on y empale et on y pend, on y cause entre amis, on y joue son âme aux cartes, on y lit les proclamations des maitres successifs de la Bosnie. On y regarde défiler les armées turques puis austro-hongroises et, les drames individuels se mêlant aux tragédies collectives, on y voit aussi parfois des jeunes filles se suicider pour échapper à un mariage forcé. car c'est toute l'histoire du pont que retrace ici Ivo Andric, depuis sa construction par le vizir Mehmed-pacha Sokolovic, enfant de Visegrad islamisé de force et qui fit en Turquie une brillante carrière.

Auteur :
Andritch, Ivo (1892-1975)
Traducteur :
Delpech, Pascale ; Matvejevitch, Predrag (1932-....)
Éditeur :
Paris, Belfond,
Genre :
Roman
Langue :
français.
Pays :
France.
Traduction de l'ouvrage :
Na Drini ćuprija
Description du livre original :
406 p. : couv. ill. en coul. ; 23 cm
ISBN :
2714431623.
Domaine public :
Non

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